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28/10/2015

La classe ouvrière s’invite au scrutin régional.

Les deux candidats « responsables » aux élections régionales ont placé la question de l’emploi en tête de leurs programmes. Si ce thème revient chaque fois dans les discussions familiales ou amicales, ne nous cachons pas les yeux, c’est souvent une occasion pour dénoncer un bouc émissaire.

Quand nous vivons le chômage, la précarité, quand nous sommes mal payés et dieu sait combien sont nombreuses les fins de mois difficiles, le premier réflexe est de se considérer comme une victime, et qui dit victime dit agresseur. Cet agresseur est celui que l’on considère comme concurrent, celui qui est responsable de prendre nos emplois, d’accepter le travail auquel on aspire à un prix dérisoire. Alors quand une femme ou un homme politique vous flatte comme victime et montre du doigt cet agresseur potentiel, vous êtes tenté de le suivre. Je sais que je ne vous apprends rien, et pourtant ça marche.
Dans notre Région, la gauche a trop martelé que la classe ouvrière était une victime. La droite, de son coté, est trop associée à la défense des seuls patrons, des privilèges des professions libérales et même des grandes fortunes. C’est ainsi que les populistes (ceux qui vont toujours dans le sens du poil du peuple) ont bâti leur argumentaire sur les petits, victimes de l’élite privilégiée, sur le « petit Blanc » victime de l’étranger.

Maintenant que nous nous sommes enfermés dans ce triangle infernal –victime-agresseur-avocat sauveur, nous ne savons plus comment en sortir. Ce combat pour l’émancipation est d’une brulante actualité.

Enfin, comme les promesses sur l’emploi sont inentendables, parler du travail est le seul moyen d’être écouté par les travailleurs de la grande région. Si associer sans cesse travail et RSA est considéré comme une insulte, par contre la valeur travail a du sens et nos élus régionaux sont légitimes pour en parler concrètement, ils ont en charge la formation, l’apprentissage, le transport domicile travail mais aussi le développement économique. Parler numérique, c’est bien mais n’oublions pas les travailleurs peu qualifiés qui sont ici légions et se considèrent délaissés par la puissance publique. Faire voter les jeunes décrocheurs, les chômeurs, les ouvriers, les femmes de service c’est possible, si on leur parle de travail respectueux des personnes, de parcours de formation qualifiante, de salaires moins inégalitaires, de bien être au travail… J’attends que l’on nous redonne une fierté d’être « salarié travailleur » que l’on ne cesse de dénigrer.

La classe ouvrière existe et se rappelle à nous en cette veille d’élection.