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19/12/2013

PISA, le CESER et CLARA

Le système scolaire français est de plus en plus inégalitaire et incapable de faire réussir les enfants les moins privilégiés, voilà le diagnostic de l'étude internationale PISA. Ce constat est malheureusement partagé dans notre région.

Avec deux compères du CESER, qui refusaient l'argument trop facile des déterminismes sociaux, nous sommes allés à la rencontre d'écoles, dans des quartiers très déshérités, qui réussissaient cependant, à avoir de bons résultats. Nous avons trouvé ces pépites de l'école publique et à la vue, de leur expérience, en avons tiré quelques facteurs de réussite:


1- Toutes les équipes pédagogiques travaillent en « mode projet » avec un projet d'école spécifique, travaillé et décidé avec l'Inspecteur de l'éducation nationale.
2- Le travail d'équipe est la règle, il s’agit de passer du "faire classe au faire école". Le processus collectif transcende la sacro sainte "annualité des programmes" dans l'organisation de l'école. Nous pouvons résumer ainsi la différence de ces écoles : passer de, une classe/ une année/ un enseignant, à/ une école/ un cycle/une équipe pédagogique.
3- Une directrice, qui s'affiche clairement devant son équipe comme la pilote ayant autorité pour animer l'équipe et faire respecter le projet de l´école.
4-Des partenariats contractualisés avec l'environnement, en particulier la municipalité et les parents. Une ouverture revendiquée de l'école sur son quartier.
5- Enfin, toutes ces écoles n'ont pas plus de moyens que les autres et s'arrangent avec le "carcan" administratif et pédagogique.

Hier, j'ai déjeuné avec Clara, future enseignante très motivée et étudiante à l’ESPE (ex UIFM). En l’écoutant, je comprenais que les acquis de l’expérience des écoles de la réussite étaient encore loin d’être diffusés. Voici ce que me disait Clara :
« La formation est trop figée sur la connaissance des savoirs et non sur la manière de les enseigner », « 5 semaines de stages dans l’année, c’est très insuffisant et à la fin du stage, je ne sais même pas si mon tuteur a rédigé un rapport, en tout cas, je n’en n’ai pas connaissance » « Je devrais connaître tous les savoirs se rapportant à toutes les disciplines, mais avec moins de 25h par discipline, c’est impossible » « Je dois être bilingue mais comment le devenir avec seulement 12h de cours de langues par semestre ? »

Et j’apprends effaré, qu’un enseignant peut (et a) refuser de prendre un étudiant en stage dans sa classe !

Et dire, Monsieur le Recteur, que vous nous aviez dit que notre rapport serait utile.

03:28 Publié dans jeunes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pisa

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