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06/05/2013

Inventer un mécanisme d’indexation solidaire des retraites

Ce devrait être la priorité de la future réforme des retraites, revoir le mécanisme d’indexation des retraites pour, de nouveau, respecter les critères d’une solidarité intergénérationnelle.

Les décisions prises ces 20 dernières années en matière de retraite, ont remis en cause de nombreux principes de solidarité.

En 1993, la désindexation des salaires portés aux comptes a cassé la promesse de payer une pension égale à 50% du salaire de référence. Aujourd’hui la pension de base est plus proche de 42% que des 50% ! Et cette baisse est tendancielle, elle augmente chaque année.


En 1993, encore, le choix a été fait de prendre les 25 meilleures années pour calculer le salaire de référence. Le COR a plusieurs fois démontré l’injustice que cela représentait. Avant 1993, les 10 meilleures années étaient de loin les meilleures, souvent les dernières, à l’époque il y avait encore les augmentations « à l’ancienneté », les grilles à l’ancienneté. Aujourd’hui, des centaines de milliers de salariés n’ont plus la chance de « bénéficier » de 25 bonnes années. Les carrières peuvent être très ascendantes, mais elles sont de plus en plus linéaires (planes). Les 25 meilleures années ne servent qu’à ceux qui les atteignent !

En matière de retraites complémentaires, dites par points, « l’arnaque » est encore plus subtile. Nous cotisons pour payer des points retraite, mais depuis longtemps est apparue la notion de taux d’appel qui ne donne pas de droit à la retraite. Pour financer le paiement des pensions des retraites, on augmente les cotisations des actifs mais sans procurer de points retraites supplémentaires pour ces mêmes actifs lorsqu’ils seront retraités. L’augmentation des cotisations sert à combler le déficit des caisses de retraites, sans donner de droit retraite.

Je ne parle pas des avantages familiaux, qui en matière de retraite, favorisent exagérément les cadres ayant de nombreux enfants.

Il est donc urgent de revoir les mécanismes d’indexation des pensions.
Mes anciennes fonctions syndicales m’interdisent de dire précisément ce qu’il faut négocier, je peux cependant proposer quelques pistes.

Le lien entre la situation des actifs comparée à la situation des retraités est déjà un premier élément. Il faut prendre en compte la notion de niveaux de vie et pas seulement les montants des salaires et des retraites.

Il y a des inégalités flagrantes en matière de montants des pensions, la solidarité intra-retraité doit donc jouer, comme a commencé à le faire l’accord du 13 mars sur les retraites complémentaires.
Enfin, il faut revoir les paramètres qui servent au calcul de la retraite : taux et durée de cotisation, taux de chômage (dont le taux de chômage des jeunes), taux de croissance, espérance de vie par génération, fiscalité, situation familiale.

La prise en compte des aléas de la carrière professionnelle et ce que l’on appelle de manière trop évasive la pénibilité.

Je suis enfin convaincu que l’heure est venue de permettre aux non cadres d’accéder à des retraites sur complémentaires par capitalisation, ce que l’on appelle en France l’épargne retraite. Il en va du niveau de vie de nos petits enfants lorsqu’ils seront en retraite.

Commentaires

quelles sont alors les propositions concretes que vous preconisez????

Écrit par : delsol | 10/05/2013

De toute façon, en matière de retraite, on ne peut plus compter que sur soi-même. Moi personnellement, je n’espère plus rien de l’Etat pour ma future retraite. Chacun se doit de préparer sa retraite pour espérer bien s’en sortir.

Écrit par : Jules | 13/05/2013

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