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12/05/2013

Un nouveau type d’effort : l’effort culturel

L’effort est une nécessité pour vivre, si vous ne faites pas l’effort de respirer, de manger… vous mourrez.
L’effort n’est pas une valeur en soi, mais un acte vital pour tout être vivant. Je me méfie, alors, de tous ceux qui prônent l’effort comme si nous étions naturellement des paresseux.

Parmi les efforts connus, il y a l’effort intellectuel, l’effort du travail, l’effort de compréhension, etc.…

Je voudrais aujourd’hui parler de l’effort culturel.


Les réponses aux crises récurrentes de nos sociétés exigent à n’en pas douter de redoubler d’efforts, mais le plus utile aujourd’hui, me semble t-il, est l’effort culturel.

A force de réfléchir à cette redoutable question « pourquoi n’arrive t-on pas à réformer notre société ? » J’en suis arrivé à cette conviction : nos réponses à la crise ne marchent pas parce que nous refusons de changer de culture.

Prenons l’exemple de la dette et de la nécessaire « chasse aux gaspis » qui en découle ou comme dit le Président « nous devons être capable de faire mieux en dépensant moins ». Faire mieux, cela veut dire, faire autrement, ce n’est donc pas la chasse aux abus, pour cela il est nécessaire de hiérarchiser la pertinence de chaque dépense. Mais, notre culture de la défense du « service public à la française » où rien ne doit être remis en cause, nous interdit de procéder à cette hiérarchisation de nos besoins. Les besoins d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier.

Nous vivons des bouleversements culturels qui rendent obsolètes bien des politiques publiques. Pourquoi refusons-nous de voir le bouleversement des modèles familiaux, des inégalités salariales avec l’augmentation vertigineuse des rémunérations de certains cadres, ou encore le renversement du niveau de vie d’une majorité de retraités ? Parce que nos lunettes, nos logiciels sont ceux des années 70 du siècle dernier. Croire que le taux de fécondité dépend uniquement des allocations familiales et non des possibilités offertes de garde des enfants en est la preuve.

Je parle souvent du vieillissement, l’autre jour, je dis que les centenaires de 2113 sont tous nés et étudient actuellement au collège, il fallait voir les yeux de mon auditoire pour s’apercevoir que la « culture du temps long » leur était étranger. Les filles qui naissent aujourd’hui seront des centenaires comme beaucoup de bébés garçons.

Réformer les retraites c’est d’abord un problème culturel.

Refonder les solidarités (notamment intergénérationnelles) c’est d’abord un problème culturel. Accepter que Lille devienne une métropole européenne c’est d’abord un problème culturel.

Rosanvallon nous a appris que réformer c’est donner formes à la Société.
Changer de Société, c’est lui donner d’autres formes. Mais culturellement y sommes nous prêts ?

Allez, un effort !

04:58 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : effort culture

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