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04/06/2011

Il n'y avait vraiment aucune raison d'avoir peur de la libéralisation du cumul emploi-retraite

Je me souviens des débats syndicaux où oser parler du cumul emploi-retraite relevait de la provocation. A chaque fois, on me parlait des militaires qui retraités prenaient la place des jeunes.

Je n'ai jamais cru à ces arguties faciles. Je ne sais que trop combien l'attirance de la retraite est plus forte que celle du travail pour avoir toujours relativiser ces faux débats.


J'ai donc milité pour la suppression des contraintes mises en place pour limiter le cumul emploi-retraite. D'autant que ces contraintes touchaient essentiellement les retraités ayant été payés proche du Smic. Le cumul des revenus (salaire + retraite) ne devrait pas dépasser le salaire d'activité, ce qui faisait qu'un ancien smicard qui touche 85% du Smic en retraite ne pouvait retravailler que pour 15% du Smic par contre le cadre dirigeant qui touchait comme retraite 50% de son ancien salaire avait le droit, lui, de toucher un salaire équivalent à 50% de son ancien salaire soit 3000, 4000 euros et plus !

A vous, jeunes militants syndicaux qui lisaient ce blog réagissez contre toutes les idées reçues, ce sont des idées conservatrices qui jouent souvent contre les salariés les plus démunis !

En avril 2010, un document du Conseil d'Orientation des Retraites faisait le point sur la réalité du cumul emploi-retraite.
Seuls 5% des nouveaux retraités y avaient recours. En 2008, 207 000 retraités du régime général avaient perçu un salaire durant l'année. Bien que très limité, ce nombre de retraités ayant eu une activité salariée avait augmenté entre 2006 et 2008 de 50%.


Ces "cumulards" (on trouve toujours les mots qui blessent) avaient souvent un emploi avant de partir en retraite, ils recherchaient une augmentation de leur revenu et une bonne proportion d'entre eux vivaient seuls.

Si comme moi vous militez pour une retraite à la carte beaucoup plus sophistiquée qu'elle ne l'est aujourd'hui, le cumul emploi retraite en est une des conditions.

N'empêche que décotes, surcotes et retraites progressives ne font pas un menu de la retraite à la carte.

Le combat continue pour obtenir une vraie possibilité de choix pour une transition plus douce entre travail et retraite.


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