Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Article paru dans La CROIX

J’entends par tout dire que la confiance disparait, qu’il serait devenu impossible de faire confiance. Insidieusement, nous serions ainsi devenus tous des « pourris ». Je vois bien que plus en plus de personnes pensent se protéger en se défiant de leur voisin. La peur prend le pas sur nos angoisses. La peur de l’autre, la peur de dire son mot, la peur de donner sa confiance. Or, je fais mienne cette vieille phrase entendu dans mon jeune âge « on est plus dupé par la défiance que par la confiance ».
Qu’est ce que cela veut dire ?

Dans cette période de crises profondes (crise économique, sociale, politique, morale, éthique…), nos repères fondamentaux s’estompent, nos certitudes s’effondrent sous les pieds, ce que l’on affirme un jour peut être contredit le lendemain. Dans ce monde, nous ne savons plus, ni quoi, ni à qui se fier. C’est l’ère des incertitudes. Or, c’est en périodes d’incertitudes que s’impose le Pouvoir. (Quand le bateau commence à couler, tous les regards ne se tournent ils pas vers le capitaines ?).

Et c’est bien notre problème, celui du pouvoir. Il est si facile de contester le capitaine, si confortable de se faire plus petit que l’on est pour tout attendre du chef, du coup, j’ai l’impression que les spectateurs, les commentateurs font flores. Où sont les acteurs, où sont les militants ?
Alors que faire ?

Osons la confiance. Refaisons nous confiance, d’abord en nous même. Prenons nous en main, prenons nos responsabilités, redevenons militants de notre avenir. Je suis sûr que la confiance que je donne sera plus productive que la défiance que j’exprime. Et ma conviction est faite depuis longtemps, j’ai toujours été plus efficace en recherchant la confiance de mes partenaires qu’en cultivant la méfiance qui conduit très vite à la défiance.