10/04/2012
Blesser la CFDT, c'est perdre les élections
Maintenant c'est clair, entre le Président de la République et le citoyen il n'y a rien ! Pas de corps intermédiaires, ceux là même que la révolution a voulu tuer et qu'il aura fallu attendre 1884 pour enfin reconnaitre.
Pour le Président, dorénavant il n'y a que la démocratie politique qui vaille, la démocratie sociale ça n'existe pas, entre le marché et le salarié, entre le marché et l'entreprise il n'y a rien, les partenaires sociaux ça n'existent pas !
Voilà le surprenant discours de notre Président qui disait l'exact contraire en 2010.
Mais le candidat Sarkozy vient surtout d'agresser la CFDT en affirmant qu'"ils trahissent la confiance des salariés", que la CFDT ne défendrait que ses intérêts catégoriels et pire que la CFDT ferait de la politique.
Je vous rappelle que je considère que le syndicalisme ne doit être ni de gauche, ni de droite, c'est si vrai qu'à la CFDT il y a des adhérents PS, Verts, Modem et UMP et que tous ont leur place dans la CFDT, tant qu'ils ne mélangent pas les genres, le politique et le syndical.
Le candidat Sarkozy s'en est pris à mon ami Edouard Martin, grand dirigeant CFDT d'Arcelor Mital, un homme remarquable au-delà d'un tribun au charisme exceptionnel. Je rappelle d'abord que les salariés de Florange votent à 90% pour leurs délégués, que l'Intersyndicale représente 75% des salariés et que la CFDT est le syndicat majoritaire sur Florange.
Remettons aussi les choses à l'endroit, c'est le Président de la République qui est venu à Gondrange faire des promesses intenables sur le maintien de l'aciérie avec son fameux "je ne vous laisserai pas tomber".
En 2009, il y a quand même eu la fermeture définitive du site de Gondrange ! S'il y a une promesse non tenue c'est bien celle là. Edouard Martin a raison de dire que "Florange est le cauchemar du gouvernement", le Président n'est pas fier de reconnaître que sur ce coup là, il a été impuissant. Comme toujours, il a trouvé un bouc émissaire, le syndicalisme et la CFDT.
Le résultat est catastrophique, c'est toute la CFDT qui se sent agressée. Je me sens blessé comme toutes les militants et militantes syndicaux. je crois que cette élection 2012 démontrera que celui qui blesse la CFDT perd les élections.
PS : Sans vouloir être méchant, voici ce que disait le 15 janvier 2010, le chef de l'Etat qui louait "le sens des responsabilités" des syndicats : "notre devoir, c'est d'essayer de conduire la France tous ensemble. Je crois, au fond, que tout ceci témoigne d'une forme de maturité de notre démocratie. Il y a quand même, dans la démocratie sociale, un respect de la personne et un sens de la responsabilité qu'on aimerait retrouver plus souvent chez tous les acteurs du dialogue social, quels qu'ils soient, vous avez des exemples concluait le Président"
19:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sarkozy
Commentaires
Brillante et accablante démonstration du populisme et de la démagogie d'un homme qui participe a casser le lien entre les français et leurs representants. Vouloir être un hyperpresident, unique interlocuteur du peuple, grand sauveur, impose plus que des discours. Il est tant que l'on reconnaisse qu'une democratie mature, est une democratie qui laisse toute sa place a une société civile forte.
Écrit par : Edouard | 11/04/2012
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