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08/05/2010

Le collectif ALERTE qui regroupe de nombreuses organisations luttant contre l'exclusion lance un appel en vue de la réforme des retraites.

Voici son communiqué


Parallèlement à la publication du rapport du Conseil d’orientation sur les retraites (COR), le collectif Alerte a tiré la sonnette sur la précarisation des personnes âgées. Ainsi, cette fédération regroupant 37 associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, dont ATD Quart Monde, la Cimade ou encore Emmaüs, appelle le gouvernement à « ne pas oublier les populations démunies dans les discussions autour de la réforme des retraites ».

Une pauvreté aggravée sous l’effet de la crise

Car, « aujourd’hui, remarque Olivier Brès, président d’Alerte, les minima ne sont plus suffisants pour sortir les personnes âgées de la pauvreté ». Et d’ajouter  : « Leur pauvreté risque de s’aggraver sous l’effet de la crise et en fonction de la future réforme. » Un constat « alarmant » déjà partagé par de nombreuses associations. « Sur le terrain, nous voyons que les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses dans les files d’attente pour la distribution de soupes », déplore Éric Yapoudjian, directeur de programme à la Fondation de l’Armée du salut.
Au cœur des griefs donc, « la faiblesse des minima sociaux qui ne permettent pas de faire face au coût de la vie. Évalué à 700 euros, le minimum vieillesse reste très en deçà du seuil de pauvreté fixé à 900 euros. « Il y a un effet de ciseaux terrible », constate Jean-François Serres, secrétaire général des Petits Frères des pauvres. « Changer de lunettes, de vêtements, devient très difficile voire impossible. Les minima sociaux stagnent et les prix augmentent comme ceux du gaz ou des médicaments », poursuit-il.

Dès lors, le collectif plaide pour une revalorisation des minima sociaux. Selon le responsable des Petits Frères des pauvres, « il faut un socle de revenu minimum décent. Le minimum serait au moins d’élever cette allocation vieillesse au niveau du seuil de pauvreté ». Selon le collectif, deux tranches d’âge seraient particulièrement vulnérables. « Les 75-85 ans, souvent confrontés au repli sur soi et à l’isolement. Mais aussi les 50-60 ans, du fait du faible taux d’emploi des seniors de plus de 55 ans et de parcours professionnels de plus en plus chaotiques, faits de chômage, de travail précaire, de temps partiel… ». Jean-François Serres explique ensuite les situations de ces deux tranches d'âge appauvries ensuite.

Les 50‐65 ans, entrent par la pauvreté dans l’isolement. Ces personnes approchent de la retraite sans avoir bénéficié de l’enrichissement des trente glorieuses. Elles ont connu plus de précarité dans l’emploi, ne sont pas propriétaires de leur logement, n’ont ni capital ni retraite suffisante et n’auront pas la possibilité de travailler à nouveau, davantage ou plus longtemps. La précarité dans laquelle elles entrent avant d’accéder à leurs droits de retraite les entraine dans un parcours descendant. Il suffit d’une séparation, d’un dernier accident de la vie pour qu’elles basculent dans l’isolement et un abandon critique.

Les 75‐85 ans, entrent par l’isolement dans la pauvreté. ces personnes doivent faire face parfois aux pertes de mobilité et d’autonomie et à des maladies invalidantes ou dégénératives, à la perte du conjoint. Pour les plus âgées en perte d'autonomie : les déplacements deviennent difficiles et donc couteux si l'entourage ne peut pas les prendre en charge. Ces personnes deviennent « invisibles », se replient sur elles‐mêmes. De nombreuses personnes âgées pauvres vivent un processus de repli sur soi qui les plonge dans la solitude : elles y perdent peu à peu : la relation à l’autre, l’accès aux aides et services, à leurs droits et finissent par vivre dans des conditions indignes.


"Si nous constatons que les partenaires sociaux et le gouvernement les oublient, nous leur rappellerons les exigences d’une solidarité qui doit prendre en compte toutes les catégories de population. Dans une période de difficultés financières de l’Etat et des collectivités territoriales, nous voulons affirmer la nécessité d’offrir à nos aînés des conditions d’accompagnement et de prise en charge vraiment accessibles à tous. La vieillesse doit pouvoir se passer dans la dignité des conditions de vie".

Retrouver toutes les interventions et la liste des associations membres du « collectif Alerte »
http://www.alerte-exclusions.fr/

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