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18/03/2014

Pourquoi tant de frilosités patronales sur le pacte de responsabilité

Actuellement, dans les entreprises,les discussions sont difficiles à propos des contreparties que les syndicalistes demandent face aux baisses de charges du pacte de responsabilité.

Il faudrait être un piètre syndicaliste pour ne pas prendre au mot le président du Medef qui affiche, avec 1500 employeurs de la région,un badge promettant un million d'emplois ? La conséquence de cette démagogie, c'est qu'aujourd'hui les chefs d'entreprise sont en réelle difficulté avec cette notion ambigüe de contrepartie.

Sortons des postures trop faciles, les syndicalistes savent, depuis longtemps, qu'un slogan ( même patronal) n'est qu'un slogan. Je connais de nombreux délégués syndicaux avertis des lois économiques qui préfèrent la notion de résultats à celle de contreparties, la discussion est donc possible.

Par ailleurs, les chefs d'entreprise ont l'habitude, quand ils négocient avec leur banquier, de préciser leurs intentions en terme d'objectifs, de calendrier. Pourquoi en serait il autrement avec le pacte de responsabilité? Pourquoi toujours avoir peur de se parler franchement et de s'écouter en entreprise?
Avec un minimum de dialogue, il est possible, grâce à ce pacte, de parler marché, compétitivité, activité. Il est possible, sans s'engager formellement, de parler gestion prévisionnelle de l'emploi, formation, apprentissage,qualité, conditions de travail, etc...
Une nouvelle fois, certains ne voient que menaces là où il y a opportunité de s'expliquer, de partager de réelles difficultés, d'envisager de nouvelles organisations.
Pour une fois que des baisses de charges sont réellement obtenues, profitons en pour rénover le dialogue social, le pacte donne un peu d'air pour parler des vrais problèmes notamment des conditions de sortie de crise.

Si le problème est vraiment celui du coût du travail,le pacte de responsabilité est une vraie réponse, et je sais par expérience que 30 milliards d'euros ça ne se trouve pas tous les jours, ne ratons pas l'occasion.

Enfin, n'est il pas urgent de parler ensemble, managers et collaborateurs, de l'économie circulaire ou de la fonctionnalité, n'est ce pas le moment de parler concrètement troisième révolution industrielle?

Personne ne le fera à notre place.

article paru dans Autrement Dit