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16/03/2012

Pourquoi les négociations sur la pénibilité sont des échecs ?

Il est extrêmement difficile d’obtenir la signature des négociateurs syndicaux sur le dossier sensible de la pénibilité

Je vois 2 raisons à ces échecs.

1. Le péché originel de la réforme des retraites. A partir du moment où ces négociations ont été rendues obligatoires par la réforme des retraites de 2010, il est logique de voir les syndicalistes demander des départs anticipés pour travaux pénibles.
J’ai toujours pensé que c’était une bêtise de jumeler la question des retraites à celle de la pénibilité. Il est impossible de négocier des mesures visant à limiter la pénibilité du travail en les liant à des mesures retraites. A partir du moment où les retraites anticipées – hors carrières longues – sont interdites, il faut réfléchir les questions de pénibilité en dehors des problématiques retraite.

2. Prévention/Réparation. Depuis 40 ans, comme syndicaliste, je me bats pour la prévention des risques professionnels, dont la pénibilité et les employeurs me proposaient toujours des mesures de réparation comme des primes de salissure. Aujourd’hui les argumentaires sont à « cul-renversé » les patrons proposent de la prévention et les syndicats de la réparation avec des retraites anticipées ? . Du coup, les négociations sont dans l’impasse.

Je ne comprends pas comment les DRH et les négociateurs syndicaux ont pu s’enfermer ainsi dans une partition aussi artificielle qu’idiote. Qui peut m’expliquer cette césure entre prévention et réparation ?

Aménager un poste de travail, est ce de la prévention ou de la réparation ?

Limiter la durée d’exposition aux températures extrêmes, est ce de la prévention ou de la réparation ?