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12/12/2020

Les enfants ont des droits, interpelle le CESER

Le Conseil Économique, Social et Environnemental des Hauts de France, vient de présenter un remarquable travail d’analyses et de propositions sur la crise que nous vivons.

Intitulé « Vers une région attractive, solidaire, bienveillante et prévoyante », c’est un rapport de 200 pages avec 90 préconisations qui a été remis au Préfet et au Président de Région.

Dans une après-midi consacrée aux incidences économiques de la crise, le Ceser a constaté une nouvelle fois combien notre Région avait une capacité de résilience insoupçonnée. En effet, nous avons assisté à un rebond exceptionnel de l’activité économique régionale lors du troisième trimestre, l’activité qui avait chuté de 30% en avril était revenue en septembre quasiment au même niveau qu’avant crise. Les offres d’emploi de septembre étaient aussi nombreuses qu’en janvier.
C’est une première leçon qu’il nous faut retenir, rien ne dit qu’après cette deuxième vague moins sévère (- 13% ) le rebond ne sera pas de nouveau au rendez vous. Combattre les prophètes du pire est certainement un signe de bonne santé, y compris pour le CESER.

Mais plus important, le CESER lance un cri d’alarme, si ce n’est de colère, sur la situation très difficile des jeunes. Dixit :
« La crise sanitaire a révélé les difficultés structurelles ( ndrl ce n’est donc pas que conjoncturel) auxquelles font face un grand nombre de jeunes en formation, accrues notamment avec la perte de jobs alimentaires ou la suspension de stages..
Garantir les droits de l’enfant.
Face à l’augmentation des violences intrafamiliales exercées sur les enfants, le CESER rappelle l’importance des droits économiques, sociaux, civils, culturels des enfants tels qu’ils figurent dans la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989.
La garantie de ces droits passe en premier lieu par la protection de l’enfance, mais aussi par l’éducation, avec une conception qui donne toute sa place à la parole des enfants en tant que sujet à part entière. »

Et son travail n’est pas terminé :
« Pour le CESER, il convient:
- d’organiser au niveau régional une réflexion globale autour de la Convention Internationale des droits de l’enfant,
- de favoriser en lien avec les enjeux de citoyenneté des enfants et des jeunes leur participation dans les médias, les associations, les institutions citoyennes ... »

La reconnaissance de la parole des enfants est un nouvel enjeu de société.

Décidément, dans la société civile régionale, les lignes bougent. Que vont dire le Conseil Régional et le Rectorat en lisant ce beau rapport, ils possèdent la compétence formation?

Quant à lui, il semble déjà acquis que le CESER utilisera son droit de suite.

15:02 Publié dans jeunes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeunes

16/09/2019

Nouvelle rentrée galère pour les jeunes, ça ne s’améliore pas

Cet été, la moutarde monte au nez des bénévoles investis dans l’accompagnement des jeunes vers l’emploi. Il n’y a pas de stages accessibles pour les ados aux parents isolés. Tous les décideurs de la région le savent, nous leur proposons directement et régulièrement des cas de jeunes « biens sous tous rapports » en quête de stage. Bernique pour les réponses! Après nous les entendons pérorer sur l’apprentissage, l’alternance et même s’indigner sur « la jeunesse ».

Dans l’Abeille de la Ternoise, un jeune a payé une petite annonce, ventant ses qualités pour obtenir un stage!! Facebook regorge d’appels de parents en détresse.

Disons le sans détours : tant que ne seront pas mises en ligne les 20 à 30 000 propositions de stages nécessaires pour atteindre les objectifs, rien de tangible ne sera réellement réalisé par les forces économiques et politiques au service de la jeunesse des Hauts de France.

Organisations patronales, chambres consulaires, qu’attendez-vous pour créer la banque régionale des stages. Où est votre « parcours sup » de l’apprentissage et de l’alternance?

Le nouveau dispositif Proch’Orientation du Conseil Régional est utile, mais sans cette banque des stages, sans une grande lisibilité « du grand service d’accompagnement à l’orientation professionnelle » qui reste à construire, rien d’efficace ne se fera.
Nouvelle rentrée galère pour les jeunes, ça ne s’améliore pas.


Comment est-ce acceptable de voir des organismes de formation blablater sur la nécessaire mobilisation des jeunes pour trouver un stage, quand, moi même, je suis incapable de les aider à en trouver.

Au plan national, l’opération « 30 000 stages pour les élèves de quartiers prioritaires » lancée par le gouvernement n’a pourvu que 10 000 stages. Preuve s’il en est besoin de la réalité du problème.

Cet été, la situation sociale des jeunes ne s’est pas améliorée. L’augmentation à près de 3% des frais de scolarité pour les étudiants, les difficultés récurrentes pour trouver un logement, les conséquences toujours néfastes de la réforme des APL, le coût des transports (obstacle majeur à la mobilité), fait que dans la région, nous voyons de plus en plus de jeunes et de parents en grande difficulté pour démarrer correctement la rentrée.

Enfin, la réforme gouvernementale de l’assurance chômage est une attaque directe aux droits des jeunes en insertion dans l’emploi. Le durcissement des règles d’accès à l’allocation chômage fait que 240 000 jeunes et précaires n’auront plus accès à l’assurance chômage. Au total, cette réforme injuste fera 3,4 milliards d’économie sur le dos des seuls demandeurs d’emplois!

14:00 Publié dans emploi, jeunes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stages jeunes

10/10/2017

Temps long et solidarités intergénérationnelles.

Rarement les décisions prises dans l’immédiateté sont justes et solidaires. Par contre la prise en compte du temps long oblige à penser aux générations futures. Plusieurs décisions du gouvernement prises pour raisons budgétaires de court terme sont très discutables comme la diminution des aides au logement ciblant 800 000 étudiants. Ne pas faire le canal Seine Nord serait aussi priver les futures générations d’un outil nécessaire pour leur développement.

L’une des caractéristiques de ce « nouveau monde » qui nous perturbe tant est bien la nécessité de penser ce nouveau monde en intégrant les conséquences sur le long terme des décisions que nous prenons. Si le « vieux monde » avait pris en compte le temps long, nous aurions pu anticiper les problèmes de financement des retraites, l’afflux des étudiants à l’entrée de l’université...
Le plan d’investissement de 57 milliards sur 5 ans décidé par le gouvernement va dans ce sens. La transition écologique, le développement des compétences, les transports durables (tiens tiens), tous ces chantiers visent à préparer l’avenir.

Ce gouvernement qui a plus de mal à expliquer sa politique que le Président, hier, son programme, vient donc de décider d’injecter 6,7 milliards d’euros pour la formation d’un million de jeunes et le renforcement de plusieurs dispositifs d’insertion comme les écoles de la deuxième chance, si l’on ajoute à cela 7 milliards pour la formation d’un million de chômeurs faiblement qualifiés, voilà des mesures très attendues qui mériteraient une plus grande médiatisation. Les jeunes des E2C des Hauts de France ne le savent pas mais voilà une très bonne nouvelle ajoutée à la politique volontariste de leur Conseil Régional.

Retraité, je n’ai pas manifesté avec les retraités. Je suis même vent debout contre tous ceux qui refusent de dire qu’entre les retraités et les jeunes, sans hésitation, il faut donner la priorité aux jeunes. Il est des moments où notre société vieillissante n’assume pas ses responsabilités envers ses enfants et petits-enfants. Le taux de pauvreté des retraités est en dessous de 10% (oui il faut revaloriser le minimum vieillesse), mais celui des jeunes est au-dessus de 18% ! et celui de l’ensemble de la population est à 14%. Qu’attendent les politiques et les journalistes pour expliquer ces chiffres. Les retraités ne sont pas des nantis mais baisser les cotisations des actifs (qui quand même cotisent 25% de leur salaire pour financer les retraites) et en contrepartie augmenter la CSG me semble être une politique de justice sociale.

Maintenant, affecter une partie de cette CSG à la prestation autonomie aurait vraiment été digne du « nouveau monde ».