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12/05/2015

La chasse aux « NEET » est ouverte

La situation de notre jeunesse n’a jamais été aussi préoccupante. En mars 2014, le taux de chômage entre 15 et 24 ans s’élevait à 23,4%. 33% des jeunes actifs sont au chômage entre 15 et 19 ans et seulement 13% entre 25 et 29 ans. Le chômage des très jeunes adultes est devenu le problème majeur de notre société.

Appelez-moi NEET !

La mode est de les appeler « NEET ». (No in éducation, employment or training), « Je suis NEET, j’ai moins de 26 ans, sans emploi, je ne suis aucune formation ». Hier, on les appelait décrocheurs, aujourd’hui avec les NEET, ils sont devenus européens. Le problème est devenu si important que les politiques publiques s’en sont emparées à tel point qu’une amie impliquée dans l’insertion dit que la chasse aux Neet est ouverte.

Les aides publiques n’ont jamais été aussi importantes.

Avec la « garantie jeune », moyennant un parcours intensif d’accès à l’emploi, une allocation de 433,75 € sera allouée au jeune Neet.

L’initiative pour l’Emploi des jeunes en Nord Pas de Calais c’est 22,7 millions d’euros d’engagés sur 2 ans, + 22,7 millions d’euros engagés par l’Europe.

Avec l’ensemble des contrats aidés, on ne peut pas dire que l’Etat et l’Europe ne font rien. Ce qui manque ce sont les opérateurs capables d'accompagner ces jeunes vers l’accès à l’emploi. Jamais la tâche n’a été aussi compliquée. L’enjeu est d’être capable de relier les attentes des jeunes et des entreprises.

Les solutions existent

A l'Ecole de 2ème chance du Grand Lille, 221 jeunes sont sortis avec une solution pour accéder à l’emploi, soit 71% de sorties positives. Avec un coût par jeune de 4379€ en 2014, je défie quiconque de faire mieux.

D’autres institutions associatives ou privées aident au quotidien tous ces jeunes. Ces organismes doivent continuellement innover, inventer de nouvelles actions pour relier les attentes des jeunes et des entreprises.

La baisse des contrats en alternance montre que le fossé se creuse entre les jeunes et l’entreprise. L'accompagnement des entreprises est une priorité, trop d'artisans sont désarmés devant les comportements des apprentis, trop d'entreprises ne savent pas mettre en place des parcours d'intégration. Les dispositifs publics devraient aider à l’accompagnement des entreprises.
Nos associations peuvent les aider.

14:29 Publié dans A lire, jeunes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : neet

09/02/2015

Les idées de vieux ne feront jamais du neuf

Ceux-là mêmes qui nous rabâchent que le monde a changé ont une fâcheuse tendance à nous ressortir des recettes de l'ancien temps pour résoudre nos problèmes.Il en est ainsi du retour du service militaire obligatoire ou de l'obligation de se lever quand quelqu'un entre dans une salle de classe (ce qui se fait déjà un peu partout, pour les ignorants de la vraie vie). Si ces deux propositions semblent répondre à une réelle demande de nos concitoyens, sont elles pour autant efficientes?

Quand certaine revendique le retour du service militaire avec l'apprentissage du maniement des armes, elle ne fait que plaire aux nostalgiques d'un monde qui n'existe plus. L'armée du XXIème siècle est une armée de métier qui utilisent des armes et des technologies exigeant des formations longues et coûteuses, je ne suis pas sûr que cette idée soit opérationnelle techniquement et financièrement. Par contre, la proposition d'un service civique obligatoire a le mérite de proposer aux jeunes de se mettre "au service" d'une cause ou d'un projet tout en apprenant les règles "civiques" de vie en société. Mais là aussi, il faut se rendre à l'évidence, la réflexion n'a pas encore été portée au bout. Quand j'écoute F CHEREQUE, il est évident que le service civique actuel est à développer, mais de là à le rendre tel quel obligatoire c'est beaucoup moins évident. On ne fera pas l'économie d'une réflexion approfondie pour répondre efficacement aux objectifs affichés un peu trop légèrement à ce service civique.

Ah cette politesse! Je rentre dans une salle de classe, des adolescents travaillent avec capuches et manteaux sur le dos, le professeur est en pull. Que faire? Me taire ou parler, j'ai posé les questions et certaines fâchaient, mais les jeunes savent désormais pourquoi il n'est pas poli de parler à un adulte avec une casquette, ils savent aussi pourquoi il y a des porte manteaux. Vous dire que cela se passe à l'université dans une classe de master montre que le manque d'éducation n'est pas une question de pauvre ou de riche. Bien sûr qu'il faut se lever devant un adulte, mais il faut expliquer pourquoi, c'est le rôle de tout éducateur. Comment respecter un certain nombre de codes sociaux, de codes scolaires, de codes professionnels... à l'époque des sms et d'internet, ça n'a rien à voir avec les codes du passé.

Article paru dans Autrement Dit

Tout ça pour dire que nous ne devrions plus dire "de mon temps", notre temps c'est aujourd'hui. Nous devrions réfléchir à deux fois avant de dire "avant c'était mieux", moi je ne veux pas que mes petits enfants vivent ce que j'ai vécu!
Et si l'on pense que les réponses aux questions posées à notre pacte républicain n'exigent pas de nous un effort personnel de transmission et d'exemplarité, que c'est à l'Etat de faire, et bien nous sommes mal barrés.

12/01/2015

Ne sacrifiez pas la jeunesse !

En France, 15% des jeunes de 18 à 25 ans sont sans emploi, sans ressource et sans formation. Dans notre région c'est malheureusement bien pire.

Est ce à dire que cela nous indigne? Que nenni! Nous manifestons pour nos retraites, pour des rentes de situation budgétivores ( en cette fin d'année, ce sont des patrons qui manifestaient et les professions libérales qui faisaient grève, même à Noël!!!). Je sais que les plus pauvres n'ont plus les moyens de se faire entendre, mais attention l'indécence est révoltante et la révolte couve là où on ne l'attend pas.
J'enrage de ne pas entrevoir une réelle mobilisation collective en faveur de la jeunesse en difficulté, même les objectifs de contrats d'apprentissage ne sont pas atteints.

Regardons les choses en face, notre région est la plus jeune du pays, une jeunesse souvent en grande difficulté, la plus touchée par le chômage et la moins instruite.

Les décrocheurs que j'ai rencontrés sont très lucides sur les causes de leur situation, à chaque fois, les adultes chargés de leur éducation ont failli. Les jeunes ne sont pas le problème, bien au contraire.

Le Conseil Régional et les collectivités locales font beaucoup, avec en particulier le Pacte pour l'avenir et l'emploi des jeunes, malheureusement les finances publiques obligent les élus à des choix difficiles, la jeunesse ne peut être une nouvelle fois sacrifiée. Nous regarderons, bien sûr, avec attention les prochains programmes électoraux.

Mais je veux ici mettre en avant le travail considérable des associations, comme les écoles de deuxième chance, qui en neuf mois, réussissent à remettre le pied à l'étrier de la vie professionnelle des centaines de jeunes en grandes difficultés. Et cela coûte moins cher que tous les contrats aidés!

Cinq associations régionales: Alliances Pôle Diversité, Areli Émergence, École de 2ème chance du Grand Lille, Entreprendre pour apprendre et Unis Cité viennent d'unir leurs énergies en créant une fondation de proximité "AJIR NPdC -Avec les Jeunes Impliqués pour Réussir-". Cette fondation s'emploiera à collecter des compétences, des bénévoles et des ressources financières auprès des particuliers que nous sommes. Ces moyens nouveaux, complémentaires de ceux octroyés par les pouvoirs publics, permettront d'accueillir plus de jeunes, en continuant à appliquer les méthodes pédagogiques personnalisées qui ont fait leurs preuves.

Ainsi, la société civile régionale prend une nouvelle fois ses responsabilités, l'enjeu est décisif pour notre avenir collectif: ne sacrifions pas la jeunesse !

article paru dans Autrement Dit

05:22 Publié dans jeunes, l'Ecole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeunes