Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Pour embaucher un jeune, un senior ou tout simplement un salarié dans une TPE (très petite entreprise), nos candidats proposent des exonérations de charges patronales. Comme si un jeune, un senior ou un salarié était d'abord un coût, une charge. Un salarié est un atout qui met son talent, sa productivité au service de l'entreprise. Un salarié exonéré de charges est un salarié au rabais, un salarié disqualifié à priori.

Je comprends bien qu'il faille aider certaines d'entreprises à embaucher et à garder leur personnel mais j'aimerais que l'on trouve autre chose que cette aide par l'exonération des charges.
Proposons des aides à l'investissement, des aides à la formation, des aides aux aménagements des postes de travail... Inventons des aides à la production de la richesse mais par pitié arrêtons de stigmatiser les salariés.

L'assistanat moderne ce sont ces allègements de charges salariales qui par ailleurs sont économiquement inefficaces.

J’ai participé à un colloque universitaire sur les seniors et j’ai été très désagréablement surpris par la présentation statistique.

Je pensais que sur l’emploi des seniors, il était généralement admis quelques mises en garde sur leurs interprétations or il n’en est rien.

Mise en garde :

1. l’âge couperet de la retraite à 60 ans et bientôt à 62 ans doit être pris en compte dans les analyses
2. il n’y a pas « les » seniors mais « des » seniors. Le vocabulaire « senior » est trop large pour être opérationnel. A 45 ans (l’âge des entretiens obligatoires de 2ème partie de carrière), à 50 ans où le taux d’emploi des hommes dépasse 90%, à 55 ans, à 60 ans (où il n’est plus que de 30%) et à 65 ans …voire 70 ans, les problématiques sont très différentes.
3. la représentation française que l’on a des seniors est très stigmatisante (pourquoi un colloque sur l’emploi des seniors et non la gestion des âges). Cette stigmatisation conduit à voir le senior français comme un problème voire une victime
4. partir des statistiques européennes est une grave erreur car le traité de Lisbonne parle d’un taux d’emploi des seniors de 55 à 65 ans. Et il est de bon ton pour les universitaires de comparer ce taux français à celui des européens, ce qui ne veut rien dire (voir le point 2 ci-dessus).

Je m’explique :

Différences entre le taux d’emploi France et Europe :

Taux d’emploi 55-59 ans 60,6% en France 63,5% en Europe
Taux d’emploi 60-64 ans 17,9% en France 32,5% en Europe

Nous voyons tout de suite que notre taux d’emploi avant 60 ans et plutôt correct même si nous accusons un retard de 3 points sur la moyenne européenne. Là où nous sommes mauvais c’est après 60 ans où c’est 15 points de retard que nous affichons. La cause en est l’âge légal de la retraite (60 et bientôt 62 ans) qui en France est un âge couperet.

A 54 ans le taux d’emploi des hommes est de 90% (78 pour les femmes) mais il tombe à 30% à 60 ans (27% pour les femmes).

Tout cela pour dire qu’il faut prendre quelques précautions quand nous comparons nos statistiques françaises à celles de l’Europe.

En 2010 7 ans séparait l’espérance de vie à la naissance des hommes (78,2 ans) et des femmes (84,8 ans).
En 2010, toujours, il y avait 6926 personnes âgées de +100 ans dont 6232 femmes, 66 femmes avaient plus de 110 ans (les malheureuses !) pour 6 hommes.