09/09/2015
C’est quoi être militant aujourd’hui.
Les militants responsables sont en première ligne pour essayer d’endiguer le risque extrémiste qui mine notre société. Être militant en cette rentrée, c’est déjà cerner la priorité de l’action. Le problème ce n’est pas le gouvernement, c’est le risque d’un Syriza français d’extrême droite. C’est évident, après les départementales, les régionales et la présidentielle seront gagnées par le FN si les militants humanistes et républicains ne se bougent pas. Les divisions de la gauche annoncent un nouveau 21 avril, les divisions de la droite accentuées par les primaires minent les espoirs d’alternance.
Être réaliste est la première qualité du militant.
Comme aime le dire un dirigeant syndical ami « je rêve mais la nuit », on ne nous demande pas de rêver en « isme » mais d’agir en « eur ». Oublions le réformisme et soyons réformateur ! Oui soyons acteurs, mettons les mains dans le cambouis et faisons sauter les tabous et les totems. Nos concitoyens s’en foutent de savoir si l’on est trop à droite ou trop à gauche, ils veulent du concret, du tangible.
Changer le réel avant de chercher à changer les opinions, c’est le b.a.-ba du militant.
Maintenant, il est urgent d’afficher ses convictions, voici les miennes :
Je suis humaniste. Je place la Femme, l’Homme, l’Enfant, au-dessus de tout. L’enfant rom n’a pas à errer sur le trottoir quand un petit français serait placé en famille d’accueil. Jeune, je me battais contre les taudis, comment puis-je accepter les jungles et bidonvilles. La Femme est l’égale de l’Homme, religion ou pas, ce n’est pas négociable. Aussi, j’ai apprécié le discours de Merkel sur les migrants. La tentation du repli identitaire, parlons-en, rien n’est perdu d’avance.
Je suis réformateur. Ma société va mal, le chômage, la précarité, les inégalités sont insupportables. Changer c’est réformer. Réformer ce n’est pas que du sang et des larmes Monsieur Fillon ! c’est remplacer une situation insatisfaisante par une situation meilleure. La réforme c’est tout de suite, pas de pause électorale, il est illusoire de vouloir battre les extrêmes en attendant et en rabâchant nos anciennes certitudes. Pourquoi réformateur plutôt que réformiste ? Tout le monde est pour la réforme mais jamais pour celle-ci, réformateur fait penser à acteur, trop de militants craignent la réforme tout en la souhaitant, or le militant d’aujourd’hui est le soldat des réformes.
Je suis négociateur. Quand patronat et syndicats ne se situent qu’en rapport au gouvernement ils ne négocient plus entre eux, ce qui est leur première mission. Nous savons bien que toute négociation, est aujourd’hui sensible car elle bouge les lignes (ces fameux totems) mais sans accord négocié c’est faire porter le changement par la loi donc les politiques. Notre rôle est de soutenir les négociateurs syndicaux qui osent prendre leurs responsabilités. Par ailleurs les syndicalistes doivent se former aux techniques de la négociation raisonnée, la négociation de positions devenant inopérante.
Mais être négociateur c’est aussi un état d’esprit pour engager la discussion avec ceux qui s’apprêtent à voter extrême. Refusons les guerres de positions, cherchons à raisonner ensemble. Un électeur FN n’est pas un paria, il faut discuter avec lui, l’écouter et lui donner notre avis, entendre ses remarques et essayer d’y répondre. La bataille des idées ne peut être gagnée si on ne la mène pas. Les qualités du négociateur (écoute, empathie, sens du compromis) sont très utiles pour engager la discussion et argumenter.
02:05 Publié dans solidarités, syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : militant
07/09/2015
Quand l’actualité nous échappe, la réalité nous rattrape
Plus j’y pense, plus je mesure combien cette rentrée nous échappe. L’actualité se fait sans que l’on ait de prise sur le cours des évènements. On la subit, et plus encore, on la comprend de moins en moins. Pourquoi ?
Je crois que cette difficulté d’appréhension des évènements provient du décalage de plus en plus béant entre d’un côté ce qui semblent être les grands défis à venir, et les réponses de nos élus (politiques) ou de nos représentants (au travail, dans les associations, syndicats ou autres). Notre actualité est ainsi secouée de défis majeurs qui appellent des réponses exceptionnelles. Le défi climatique par exemple. Mais aussi plus prosaïquement la crise humanitaire des migrants dans laquelle la 6e puissance mondiale qu’est la France a besoin de l’aide de la Commission européenne !! Ou encore, l’emploi et la lente mais inexorable montée du chômage qui appellent d’autres réponses qu’un énième débat dogmatique et stérile sur les 35 heures.
Face à ces défis, les ruptures idéologiques ne sont plus entre la droite et la gauche. Les français l’ont bien assimilé, eux qui ne croient plus aux partis traditionnels de gouvernement. Le clivage est aujourd’hui principalement vertical et oppose principalement les classes populaires aux classes supérieures. Pour le dire (trop) vite, l’opposition peuple/élite est le moteur principal du succès FN sur lequel surfe sa Présidente. Les partis de gouvernements résument cette élite déconnectée des réalités des Français, là où le FN se positionne comme le défenseur et le porte-parole des exclus et des non privilégiés.
Pour moi ce clivage vertical est un scénario des plus inquiétants. Il creuse une opposition potentiellement dévastatrice pour notre cohésion sociale et peut constituer un terreau très favorable à un scénario présidentiel qui verrait la victoire du FN.
La lutte est possible, car c’est une véritable lutte qu’il faut mener pour convaincre les citoyens de ne pas succomber aux charmes du populisme. La lutte est d’abord et avant tout citoyenne. La voie de nos représentants ne portant plus, c’est à la société civile elle-même de s’exprimer, de redynamiser le débat politique à tous les niveaux, de la cellule familiale jusqu’aux différents corps organisés. Chacun sera responsable demain du résultat électoral.
La démocratie et la liberté, bases de notre contrat social, sont une chance en même temps qu’une exigence quotidienne. Il ne suffit pas de les invoquer pour les maintenir, il faut les faire vivre, les défendre. Exigeons de nos représentants un débat à la hauteur des enjeux à venir et protégeons notre socle démocratique d’une représentation politique qui le détruirait et le fissurerait pour des lendemains incertains. Quand on laisse l’actualité nous échapper, la réalité nous rattrape toujours.
Je n’ai pas de recettes miracles. Je crois plutôt à la valeur de tous les exemples, les expérimentations concrètes qui, multipliés à l’infini, peuvent nous convaincre qu’un autre modèle de développement est possible. A chacun d’entre nous de s’y mettre. Et vous ? Que faîtes-vous pour le bien commun ?
Suite aux postes sur la rentrée voici un papier très pertinent envoyé par un internaute ami du blog.
05:21 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rentrée
01/09/2015
Quelle reprise ?
A croire que nos grandes organisations, toutes bavardes sur le monde qui bouge, sont incapables de bouger leur discours. Depuis la victoire du FN aux départementales et le fantasme mensonger de Syriza payé cash par le peuple grec, rien n’a changé, on nous ressort les mêmes discours partisans et les Verts de ma région vont faire alliance avec le Siryza version Mélenchon.
Ce qui me gêne le plus est que les chefs ont peur de leurs militants, regardez Cambadélis essayer de faire le consensus entre Macron, les frondeurs et les amis de Hamon, même lui n’y croit pas, mais faut faire comme si.
Ne pas oser dire où l’on va, voilà la maladie de nos dirigeants. Parce que toutes les solutions sont complexes et peu populaires, nos dirigeants d’organisations collectives, ne nous disent pas tout car nous pourrions ne pas comprendre. Sur les migrants ou les contrats de travail de plus en plus précaires, à force de minimiser les problèmes, de ne pas oser aborder les questions taboues, il est de plus en plus difficile de décider.
La peur du militant !! Du coup, les militants sont de moins en moins nombreux. Et quand ils se retrouvent, entre eux, c’est pour s’empailler et se diviser. Même les organisations à forte cohésion interne n’osent pas aller au bout de leurs convictions, de peur d’effaroucher les adhérents et elles s’interrogent ensuite sur leurs difficultés de recrutement. Or, aller au bout de ses convictions, c’est ça être militant.
Je suis MILITANT plus que jamais en cette fin d’été désolant. Je suis en vacance près de La Rochelle et je lis le quotidien local, comment ne pas comprendre le détachement de nos concitoyens envers les organisations politiques et syndicales. Il n’est question que de désaccords internes, que de règlements de compte, que de démissions, ou de primaires pour…2017 ! Au mieux, les réponses sont toujours celles attendues.
Dans 4 mois il y a des élections et personne n’en parle comme si la Région ne les intéressait pas.
Et puis comment ne pas le dire, je me sens un peu orphelin de ma représentation collective ; qui ose s’afficher haut et fort avec les convictions qui sont les miennes ? Les dirigeants qui pensent comme moi sont atones (hors Valls et Macron). Et pourtant ce n’est pas difficile de crier nos convictions.
Je suis plus que jamais MILITANT.
Dans mon prochain post, j’essaierai d’expliquer ce mot et ce qu’il veut dire au moins pour moi. Surtout, ne baissons pas les bras.
08:12 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reprise