28/09/2014
La longévité, un levier pour la double transition énergétique et démographique
Réussir la double transition écologique et démographique compte pour un défi majeur à relever. La société de la vie plus longue invite à sortir du cadre, à réfléchir autrement sur les conditions de la production de richesses et sur les conditions du vivre-ensemble.
Transition écologique et démographique sont très largement liées. Une approche commune et féconde qui conduit à une pensée politique de la longévité.
Face au vieillissement et à la diminution des marges d’interventions publiques, l’enjeu est d’imaginer et d’inventer une société ”plus durable”, en cohérence avec l’avancée en âge. Après tout ceux qui inventent le développement durable ce sont les vieux puisqu’ils ils vivent plus longtemps ! Ils durent plus longtemps… Eux mêmes nous prouvent que cette société durable existe. Le système publicitaire, base du modèle économique, préférerait, d’une certaine façon, une démographie où on disparaitrait vers 50 ans, parce que du coup les nouvelles générations se renouvellent, achètent des machines à laver, des frigos… Alors que les générations qui vivent plus longtemps conservent les produits plus longtemps, consomment moins, savent mieux décrypter le boniment commercial…
09:02 Publié dans Démographie, dépendance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : longévité
22/09/2014
Y a-t-il encore raisons à espérer? Bien sûr que oui!
Dans cette rentrée morose, y a-t-il des raisons d’espérer, me demande le rédacteur en chef et je réponds sans hésitation, qu'il y a mille raisons pour ne pas baisser les bras, ne pas sombrer dans le désespoir, de voir le positif même quand le négatif nous aveugle. A contrario, désespérer, c’est renoncer et ne pas être très responsable envers les générations futures.
Remettons nos idées au clair. Oui, je suis indigné de voir tout ce qui se passe. La situation du chômage, de la pauvreté est inacceptable. La décapitation d’un journaliste par des fanatiques, la détresse des femmes ukrainiennes face aux horreurs de la guerre sont insupportables. J'ai envie de vomir quand j'entends la nouvelle ministre de l'éducation attaquée sur ses origines marocaines ou sa coupe de cheveux, quand on veut me faire croire, comme un gros béta, qu'une mosquée va s'implanter au premier étage de la Tour Eiffel. Tout cela est révoltant, mais c'est quand même facile, avec un peu de bon sens, de démonter ces bobards et de ne pas participer à la propagation de toutes ces rumeurs qui tentent de remuer ce que nous avons de plus laid en nous.
Ma première raison d'espérer est liée à mes convictions humanistes, mon espoir en l’Homme, en l'intelligence humaine. La capacité de raisonner est donnée à tout le monde, je fais donc confiance aux Personnes que nous sommes pour ne pas tomber dans les pièges qui nous sont tendus. J'entends de grandes voix religieuses, syndicales, associatives et même politiques nous appeler à cet effort, cela ne dépend que de nous.
Ma deuxième raison d'espérer est la nouvelle politique économique dite de l'offre. Il y aurait de quoi être pessimiste si notre gouvernement n'avait pas changé de cap, s’était entêté dans l’échec. La politique de l'offre vise à faire baisser le coût du travail, à mettre quelques dizaines de milliards dans les facteurs de production que sont les investissements, les formations qualifiantes et la recherche développement. Relancer la production passe par cet effort que, paresseusement, nous avions jusqu’alors refusé. Le pacte de responsabilité, le CICE, vont dans ce sens. Par ailleurs, je ne comprends pas cette propension à donner plus d'importance à un livre de ragots qu'à un plan de 40 milliards d'euros. Moi je n’ai pas d’argent, ni le temps pour lire le livre, mais j'ai lu le plan, question d'efficacité et de responsabilité!
Ma troisième raison d'espérer est de voir augmenter le RSA de 2%. Quand on nous parle d'austérité, il existe bien un volet solidarité au pacte de responsabilité et même si c'est difficile de vivre avec 509 euros pour une personne seule ou 764euros pour un couple qui ne travaille pas, je me refuse à dire que l'on ne fait rien pour les pauvres. Il faut aller à Londres, Berlin, Lisbonne, pour se rendre compte de ce qu’est l’austérité. Tant que ces actes de solidarité existeront, je ne cracherai pas dans la soupe, je ne baisserai pas les bras.
Ma quatrième raison d'espérer est dans les dernières décisions du sommet international de Newport. Les guerres en Ukraine, Irak, Syrie, portent en elles de graves menaces pour notre propre sécurité. Les réponses sont tout sauf simples. Devons nous vendre les deux bateaux de guerre à la Russie et perdre ainsi la confiance en la parole internationale de la France? Je remarque que notre pays n'a pas fui ses responsabilités et renié ses idéaux en retardant la remise du premier mistral tout en s'engageant dans les négociations diplomatiques pour un cessez le feu bien sûr fragile. Dis autrement, nous voyons bien que les hommes et femmes de bonne volonté, y compris à la tête des Etats, ne baissent pas les bras, qu'il est toujours possible d'allier écoute et fermeté, force et négociation.
Alors bien sûr qu'il ne faut pas être naïf. J’ai ici décidé de voir le verre à moitié plein. La (les) situations est grave, tous les clignotants sont au rouge, les loups hurlent partout, les faucons distillent leur agressivité, mais il faut toujours raison gardée. Être raisonnable c'est regarder le verre à moitié vide et ne pas se laisser aller à en rajouter car nous n'avons rien à gagner, à dire, qu'il est vide et ainsi à mentir.
Oui je crois aux femmes et aux hommes raisonnables, capable de raisonner et de faire entendre raison. J'y crois d'autant plus, Monsieur le rédacteur en chef, que votre journal en est la preuve à chaque numéro. Nous pouvons exprimer nos désaccords sans être obligés de noircir la réalité et de nous claquer la tête contre le mur.
03:35 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'espoir
18/09/2014
Mon plaisir d'avoir formé tous ces négociateurs
J'ai formé plus d'une centaine de DRH à devenir DRS, directeurs de relations sociales, ( j'avais, et je continue, formé des délégués syndicaux) à la négociation. Je reçois le contenu des accords qu'ils ont négocié. Je veux ici, vous faire partager mes petits plaisirs:
- l'écriture est belle, elle donne envie, l'accord est une promesse, une ode à un monde meilleur. Ça ne s'écrit pas n'importe comment. La poésie est aussi sociale.
- ces accords sont complexes. La NAO voit plus loin que l'AG (augmentation générale) et l'AM (mérite), elle prend en compte un ensemble production/ qualité/comportements/vie personnelle/émancipation.
- une attention est portée à l'exposé des motifs. Le pourquoi les mesures ont été prises. Et même, l'explication du compromis entre employeur et syndicats, car tout le monde a fait un grand pas.
- le texte n'est pas juridique, on ne négocie pas la loi ou le règlement, le texte est tout simplement de bon sens. S'il ne l'est pas, ne le signez pas !
- il y a beaucoup de raisons et d'intérêts partagés dans ces accords que je considère modernes. Un contrat doit stipuler comment les intérêts divergents des deux parties ont été pris en compte. Un accord c'est l'expression d'une décision où personne n'est ni perdant ni gagnant.
- enfin, quand vous lisez ces accords, vous vous dites que les parties prenantes ont pris plaisir à se rencontrer et à se mettre d'accord.
01:21 Publié dans Ressources humaines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : négociations