Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Pour une manifestation réussie elle était réussie. Beaucoup n’avaient jamais manifesté, beaucoup de salariés du privé, des jeunes, une ambiance festive qui en appelle d’autres.

J’ai longuement discuté avec mes amis syndicalistes d’entreprise ils étaient tous inquiets de la dureté du climat social. Leurs mots se résument en un seul « ras le bol ». « Les gens en ont marre de se faire bourrer le mou » ça veut tout dire.

J’ai ressenti un fort sentiment d’injustice mais surtout de brutalité. Le responsable régional des métallos qui en a déjà vécu des situations conflictuelles me disait avec gravité « ce coup là je ne le sens pas, j’ai beaucoup d’équipes désespérées »

Ce soir je dis attention. Ce 7 septembre il y a déjà une accumulation de frustrations sur les salaires, la précarité, le stress… de fait la retraite cristallise tous les mécontentements. Attention que cette réforme, ni fait ni à faire, ne soit le symbole d’un rejet plus profond.

Le gouvernement ferait une grave erreur de croire pouvoir régler le problème en 8 jours. Attention au passage en force.

Ce gouvernement ne serait pas le premier à faire marche arrière devant les manifestants, souvenez vous de Villepin et du CEP, et même en matière de retraite de Juppé en 95.

Et oui, dans l’ordre normal des choses, après une mobilisation réussie, le gouvernement en tire les conséquences, fait appel aux syndicats et amende son texte. Mais ce gouvernement sait il encore ce qu’est l’ordre normal des choses. J’en doute.

Ce 7 septembre c’est vraiment la rentrée, avec le début du débat parlementaire sur les retraites et grande journée d’action intersyndicale sur le même sujet,

Je ne serai pas à l’assemblée mais je manifesterai car ce projet de loi ne me convient pas du tout. Il est très en recul sur la loi de 2003, il est injuste et sur de nombreux points très mal ficelé !

Après un été aussi déprimant, il faut essayer de revenir aux fondamentaux de notre organisation sociale.

C’était écrit ! Jean Claude Mailly et FO ont arrêté leur petit jeu de l’isolement pur et dur. En fait pas dur du tout ! L’échec de la manifestation de FO solo du 15 juin et l’intransigeance de la CFDT et de la CGT ont conduit comme nous l’avions écrit ici même Force Ouvrière à venir tête basse rejoindre l’intersyndicale.


En plus compliqué est le retour de la CFE CGC dans l’intersyndicale. Il faut certainement y voir la raison dans le débat sur la représentativité syndicale. Les dirigeants de la CGC militent pour une organisation généraliste (qui ne serait plus catégorielle) en ce sens l’isolement faisait désordre. Si la CGC veut-être une confédération comme les autres elle doit être elle aussi dans la manifestation du 7 septembre même si elle soutient la réforme gouvernementale.