Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

L'âge de départ en retraite dépend de l'année de naissance, 60 ans et 9 mois pour la génération 52, 61ans et 2 mois pour la génération 53, 61 ans et 7 mois pour la génération 54 et 62 ans pour la génération 55.

Cependant plusieurs possibilités existent pour partir à 60 ans.

• tous les salariés nés avant le 1er janvier 1952, qui ne sont pas concernés par la loi de 2010,
• les salariés concernés par les carrières longues, ceux qui ont commencé avant 18 ans et ceux qui ont commencé à 18 ou 19 ans avec le nouveau décret,
• les carrières pénibles, avec une incapacité permanente d'au moins 10%,
• les personnes handicapées, avec une incapacité permanente d'au moins 80% et une durée minimale de cotisation,
• et certains salariés des fonctions publiques, ou régimes spéciaux.

Pour en savoir plus sur vos droits, je vous conseille vivement de prendre contact avec un conseiller retraite de la CARSAT de votre région.

Vous aurez beau chercher, la plus grande victoire ouvrière de ces 10 dernières années est bien la possibilité de partir en retraite anticipée pour carrières longues.

Cette victoire ouvrière est une victoire syndicale, celle de la CFDT.

Le décret, présenté mercredi en conseil des ministres, par Marisol Touraine, s'il reprend les acquis de 2003 améliore la situation des femmes et des seniors au chômage. Les mères de famille bénéficieront de 6 trimestres supplémentaires au lieu de 4 et les chômeurs de 2 trimestres supplémentaires. Un nouveau retraité sur 5 devrait être concerné par ces mesures.

Ces nouveaux acquis ont été arrachés par la CFDT lors des derniers arbitrages. C'est logique, la CFDT était le seul syndicat capable de soutenir l'équilibre de ce décret, c'est elle qui a été la plus écoutée.

La CFDT est donc le seul syndicat qui s'est félicité du dispositif. La CFTC a particulièrement insisté sur la prise en compte de la maternité.

Tous les syndicats ont salué cette avancée sociale mais les uns et les autres ont trouvé que l'on aurait pu aller encore plus loin, oubliant que ce décret coûtera 3 milliards d'euros en 2017 financé par les salariés (0,25%) et les entreprises (0,25%). Cette pratique syndicale, typiquement française, laisse les bénéfices de cet acquis aux Politiques...et à la CFDT.

Ce qui se passe à la CGT montre combien les observateurs se sont trompés sur Bernard Thibault. Mon sentiment, depuis le début de son mandat, est que Bernard Thibault « l'a toujours joué trop facile ».

Je me souviendrai longtemps comment, en juin 2003, il a savouré une victoire à la Pyrrhus en se faisant acclamer au congrès du Parti Socialiste sur le dos de la CFDT. Bernard Thibault représente le réformiste qui est pour la réforme mais jamais celle là.