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31/05/2017

Casser les codes, construire des équipes improbables, tenter d’expliquer le complexe, bâtir des ponts, ça prend toute une vie

Nous vivons une période formidable, où nous sommes amenés à réfléchir très vite à de nouvelles façons de penser le politique et le social. Un régal.

Quand le Politique m’amène à feuilleter des textes de Paul RICOEUR, quand il met en action de nouvelles générations de militants et fait le pari de la relation quand nos entreprises préfèrent encore la tâche à la relation, comment faire la fine bouche.

Le « et en même temps » comme le bien nommé « Autrement Dit » nous obligent à surpasser nos synthèses et nos points de vue, installés comme des acquis. Ainsi quand nous considérions que le clivage droite gauche était devenu inopérant, le « et en même temps de droite et de gauche » nous porte à réfléchir sur la plus-value que peut nous amener le meilleur de la droite et le meilleur de la gauche. Cette réflexion ringardise celles et ceux qui ne voient aucune valeur commune entre gauche et droite.

Nous voyons, par ailleurs, fleurir la notion de « compatibilité ». Suis-je compatible avec Untel ou Untel ? Au-delà du coté clivant de la question, elle nous permet d’affirmer, ici, avec force, notre compatibilité y compris avec nos plus grands opposants. Au moment de la discussion sur le dialogue social il est salutaire de rappeler que la négociation implique la recherche de « compatibilités » entre les parties. A quel niveau de clivage et d’intolérance sommes-nous arrivés quand nos médias s’interrogent sur DARMANIN est-il compatible avec HULOT ? Ce n’est pas la moindre des vertus de ce gouvernement de faire le pari de la diversité sur l’uniformité mais aussi celui de la compatibilité sur l’opposabilité instaurée en système...
La période nous invite enfin à réactualiser nos formations aux sciences politiques et sociales. Ainsi notre dernière tribune sur les 3 révolutions qui motivent ou déstabilisent les syndicalistes et les DRH fera l’objet d’un petit déjeuner, ce 2O juin à 8h3O, dans les locaux de Sciences Po rue Angelier à LILLE. Plusieurs experts, opérationnels du dialogue social, décrypteront ces évolutions majeures à quelques jours du débat sur les ordonnances, je vous invite à ce moment utile pour la démocratie sociale et la compréhension des débats et des clivages de cet été.

Dans les prochaines tribunes il sera temps de parler de ce qui fâche car, en même temps, tout n’est jamais aussi clair qu’on le voudrait.

22/05/2017

Le dialogue social à Sciences Po LILLE.

Notre dernière tribune sur les 3 révolutions qui motivent ou déstabilisent les syndicalistes et les DRH fera l’objet d’un petit déjeuner ce 2O juin à 8h3O rue Angelier à LILLE. Plusieurs experts, opérationnels sur le sujet, décrypteront ces évolutions majeures à quelques jours du débat sur les ordonnances, je vous invite ce moment utile pour la démocratie sociale.

17:58 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sciences po

17/05/2017

Les 3 révolutions qui motivent ou déstabilisent les syndicalistes

Pour comprendre les stratégies syndicales qui se dessinent pour les prochains mois, il faut essayer de se mettre à la place des syndicalistes confrontés à trois évolutions qui perturbent leurs grilles de lecture.

1- La révolution du leader cheap syndical. La mainmise du syndicalisme de contestation n’existe plus que sur les écrans de télévision. Les syndicalistes adeptes de la négociation sont aujourd’hui majoritaires, à l’image de la CFDT, élue par les salariés, première organisation syndicale. La faiblesse des syndicats contestataires s’est vue avec l’échec des manifestations à répétition contre la loi travail. Avoir un bloc CFDT-CFTC-CGC-UNSA majoritaire, cela change tout dans les stratégies de négociations sociales du gouvernement ou des employeurs.

2- La révolution du Politique. Que l’on ne s’y trompe pas, les syndicats sont totalement impactés par les bigbangs à venir sur le plan politique. La CFDT a pris les devants en appelant, seule et la première, à voter à la fois contre LEPEN et pour MACRON. La CGT dont les militants sont proches de MELANCHON cultive encore une image ultra contestatrice qui ne lui réussit pas. FO donne l’impression de suivre la CGT ce qui est loin de se vérifier sur le terrain. Quand la CFDT s’est, déjà, préparée à amender les dossiers programmés par MACRON, CGT et FO se préparent à combattre la loi travail, comme si le train n’était déjà pas passé.

3- La révolution des règles du dialogue social. Certains parlent de sale temps pour le dialogue social, disons que le dialogue social d’hier est mort et que le nouveau s’esquisse sous nos yeux. Plus (+) d’accords majoritaires d’entreprise, plus de référendums, plus de sujets de négociations, mais aussi l’irruption des indépendants sur le champ social quand le syndicalisme ne s’intéressait qu’aux salariés, ça fait beaucoup. Et voilà maintenant que Laurent BERGER annonce la couleur : « Monsieur MACRON, partagez le pouvoir ». Négocier la loi était hier un gros mot, mais aujourd’hui c’est une exigence d’une nouvelle approche politique, car je ne vois pas comment le Politique pourrait seul réformer le pays. On ne réforme pas la société sans la société, on ne réforme pas le politique sans la société civile organisée dans les associations et…les syndicats.

Bien sûr, il faudra un certain temps pour que les syndicalistes de terrain assimilent cette nouvelle donne, cela est vrai aussi pour les DRH, espérons que ces 3 révolutions se mettent rapidement à produire des résultats. Les employeurs y sont-ils prêts ?

11:55 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : révolutions