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17/05/2017

Les 3 révolutions qui motivent ou déstabilisent les syndicalistes

Pour comprendre les stratégies syndicales qui se dessinent pour les prochains mois, il faut essayer de se mettre à la place des syndicalistes confrontés à trois évolutions qui perturbent leurs grilles de lecture.

1- La révolution du leader cheap syndical. La mainmise du syndicalisme de contestation n’existe plus que sur les écrans de télévision. Les syndicalistes adeptes de la négociation sont aujourd’hui majoritaires, à l’image de la CFDT, élue par les salariés, première organisation syndicale. La faiblesse des syndicats contestataires s’est vue avec l’échec des manifestations à répétition contre la loi travail. Avoir un bloc CFDT-CFTC-CGC-UNSA majoritaire, cela change tout dans les stratégies de négociations sociales du gouvernement ou des employeurs.

2- La révolution du Politique. Que l’on ne s’y trompe pas, les syndicats sont totalement impactés par les bigbangs à venir sur le plan politique. La CFDT a pris les devants en appelant, seule et la première, à voter à la fois contre LEPEN et pour MACRON. La CGT dont les militants sont proches de MELANCHON cultive encore une image ultra contestatrice qui ne lui réussit pas. FO donne l’impression de suivre la CGT ce qui est loin de se vérifier sur le terrain. Quand la CFDT s’est, déjà, préparée à amender les dossiers programmés par MACRON, CGT et FO se préparent à combattre la loi travail, comme si le train n’était déjà pas passé.

3- La révolution des règles du dialogue social. Certains parlent de sale temps pour le dialogue social, disons que le dialogue social d’hier est mort et que le nouveau s’esquisse sous nos yeux. Plus (+) d’accords majoritaires d’entreprise, plus de référendums, plus de sujets de négociations, mais aussi l’irruption des indépendants sur le champ social quand le syndicalisme ne s’intéressait qu’aux salariés, ça fait beaucoup. Et voilà maintenant que Laurent BERGER annonce la couleur : « Monsieur MACRON, partagez le pouvoir ». Négocier la loi était hier un gros mot, mais aujourd’hui c’est une exigence d’une nouvelle approche politique, car je ne vois pas comment le Politique pourrait seul réformer le pays. On ne réforme pas la société sans la société, on ne réforme pas le politique sans la société civile organisée dans les associations et…les syndicats.

Bien sûr, il faudra un certain temps pour que les syndicalistes de terrain assimilent cette nouvelle donne, cela est vrai aussi pour les DRH, espérons que ces 3 révolutions se mettent rapidement à produire des résultats. Les employeurs y sont-ils prêts ?

11:55 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : révolutions

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