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03/09/2012

Quand Chérèque parle des départs de militants suite à la réforme des retraites de 2003.....

Dans une interview au journal la Vie, François Chérèque revient sur les départs de militants qui ont quitté la CFDT après la réforme des retraites en 2003 et 2004.

Voilà ce qu'il dit :

"Des militants nous ont quittés dans les années 2003-2004, après les premières négociations sur les retraites, jugeant que nous avions été trop conciliants avec le gouvernement de l'époque. Finalement, leur départ a accéléré le recentrage de la CFDT vers un syndicalisme de terrain, ouvert et pragmatique. C'est dans cette voie que nous souhaitons poursuivre aujourd'hui notre action."


Je partage évidemment ce point de vue. Je n'ai jamais pensé que le départ des militants, opposants de longue date aux évolutions de la CFDT, avait handicapé l'organisation syndicale.

Les historiens reviendront sur les conditions du positionnement de la CFDT. J'espère qu'ils n'attendront pas trop longtemps, j'ai tant de choses à leurs dire.

Pour moi, le soutien apporté à la réforme des retraites de 2003 a été un nouvel acte fondateur de la CFDT. Un syndicat qui se proclame réformiste doit être en capacité d'influer sur le contenu et de soutenir des réformes structurelles impliquant de véritables changements. Partout en Europe, les syndicats négocient les conditions d'évolution des systèmes de retraite. En France ce n'est pas le cas.
Les gouvernements Balladur jusqu'à celui de Jospin n'avaient pas créé les conditions d'une négociation avec les syndicats. Le gouvernement Raffarin, avec les ministres Fillon et Delevoye, a clairement opté pour la négociation, en particulier avec la CFDT.

Pour négocier, il faut être 2. Ensuite, la CFDT a su construire des propositions qui, aujourd'hui, sont autant de grandes victoires syndicales. Nous parlons toujours de ces fameuses carrières longues, sur lesquelles s'est appuyé le gouvernement Hollande, mais je pense surtout à la création du régime additionnel de la Fonction Publique qui permet de cotiser sur les primes. Je pense au minimum ontributif qui permet à un salarié ayant travaillé toute sa vie au SMIC, de toucher une retraite égale à 85% de celui-ci. Dans la fureur du conflit social de l'époque, tous ces acquis ont été minorés, voires niés !

Maintenant, j'aimerais qu'une enquête nous disent ce que sont devenus ces militants. Je sais qu'ils ont bien des difficultés à la CGT, devenus souvent opposants à la ligne Thibault. Minoritaires dans l'âme, ils ont eu plus de succès à Sud. L'important est d'affirmer comme le fait Chérèque, que ces départs ont permis une grande avancée dans l'évolution de la CFDT, devenue moins partisane et recentrée sur un syndicalisme pragmatique et ouvert.

02:23 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cfdt

Commentaires

Que sont devenus ces militants ? La question se pose en effet...
Stéphanie

Écrit par : monte escalier | 27/09/2012

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