Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Si c’est le cas il n’y a pas eu de négociation. Il y a eu une discussion entre deux parties et l’une d’elle s’est alignée sur la position de l’autre. Qui dit négociation dit que la demande initiale a été refusée en l’état.
Je me suis moi-même laissé prendre avec l’objectif « pas de retraite inférieure au SMIC, 100% du SMIC » et nous avons obtenu 85% ce qui était en soi une énorme victoire ! Mais beaucoup de militants syndicaux ont feint de croire qu’en demandant 100% du SMIC nous n’étions pas en négociation mais que nous formulions un dictat.

Quelle bêtise (naïveté) de croire que l’on peut obtenir la totalité de ce que l’on demande ! Mais il faut savoir que cela existe. Il n’y a pas de solution miracle. Je conseille au négociateur d’être toujours modeste, d’expliquer ce qu’il recherche mais de toujours prendre la précaution de rappeler qu’une négociation se termine toujours par un compromis. Et si l’on fait tout pour que celui-ci soit le plus près possible de l’objectif recherché, il y aura toujours un écart au final.

Alors attention aux va-t-en guerre ! Attention aux gros bras. Je sais de quoi je parle. Galvaniser les troupes c’est bien, il le faut, il faut être soutenu, mais attention à toujours rester dans la logique de ce qu’est une négociation. Le négociable n’est jamais acquis.

L’exercice n’est pas facile. A chacun son style. Il faut simplement savoir que ceux que vous représentez écoutent au 1er degré ce que vous dites. La négociation exige beaucoup de pédagogie entre le négociateur et ceux au nom de qui il négocie.

Et plus vous êtes considéré comme un bon négociateur plus les exigences à votre encontre seront fortes.