Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Les syndicats de salariés sont sur le pied de guerre.

Chacun à sa façon a préparé cette échéance retraite 2010.

Ils sont unanimes sur un point : le refus de remettre en cause la sacro sainte retraite à 60 ans. C’est ce qui cimentera (plus longtemps qu’en 2003) l’unité des principaux syndicats. Aucun militant syndical n’est aujourd’hui prêt à soutenir la remise en cause de cet acquis emblématique de la gauche de 1982 , même si un homme à l’époque était plus que sceptique c’était Edmond Maire. Certains ont oublié que « la décote » si décriée date du gouvernement de Pierre Mauroy et aussi l’AGFF cette épée de Damoclès qu’utilise le Medef à chaque négo sur les retraites complémentaires « attention s’il n’y a pas d’accord nous baisserons de 22% les retraites ! ».

Les syndicats manifesteront les 27 mai et 15 juin, d’ici là chacun travaille à sa « démarque » car élections de représentativité obligent il faudra se départager devant les salariés d’où la bataille entre CGT/CFDT et FO et demain entre la CGT et la CFDT.

Derrière la façade médiatique si décisive dans nos sociétés modernes les syndicats multiplient les réunions d’information et de sensibilisation des militants et adhérents. La meilleure est bien sûr la CFDT qui décrypte tous les rapports du COR et organise 3 débats soumis au vote lors de son prochain congrès début juin. Les autres affutent leurs argumentaires plus accès sur l’opposition que l’engagement.

Les patrons eux (fainéantise oblige !) ne parlent que des 60 ans comme s’ils n’avaient aucune responsabilité sur le taux de chômage des seniors ou sur les inégalités salariales homme/femme. Eux, on le sait, ne manifesteront pas. Ils utilisent leurs lobyistes pour faire échouer toute augmentation de cotisations.

Les grands partis politiques sont à la manœuvre et pour une fois c’est moins facile qu’on ne le pense. Ils ont tous fait travailler leurs experts Robinet (UMP), Touraine (PS) Rochefort (Modem) et multiplient les réunions d’information avec leurs militants surtout à l’UMP. C’est pas facile à cause de 2012. Chacun joue sur sa crédibilité, les uns ne peuvent faire n’importe quoi et les autres veulent être crédibles. Ca me fait un peu rire (enfin disons le comme ça) moi qui milite pour une certaine unité nationale sur de tels enjeux. Si vous voulez en savoir plus sur comment les politiques se préparent faites un commentaire.

Et puis, il y a le gouvernement. Sur l’essentiel c’est la grande muette par obligation. Si le gouvernement affiche des positions précises, on lui reprochera de décider sans négociation ni concertation. S’il ne dit rien c’est intenable dans une société médiatique. Alors c’est le jeu des petites phrases des conseillers bien informés comme ils disent. C’est la stratégie des ballons d’essai. Ce que je déteste le plus c’est de nous prendre pour les roquets du dimanche après-midi où le maître lance un bâton et regarde comment son chien réagit.

On approche de l’heure fatidique, j’attends vos questions et commentaires.