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15/07/2017

L’équité territoriale n’est qu’un discours récurrent, bien que...

Mon territoire à moi. Bien plus que l’ancienne Région Nord Pas de Calais, la Région des Hauts de France est une région de territoires. Dit autrement, le territoire régional est caractérisé par une grande diversité de territoires qui à ce jour, sont loin de constituer un ensemble assumé et certainement pas solidaire. Si ce n’est plus la bataille des beffrois, c’est encore du chacun pour soi.

Un contrat de territoires. Quand les taux de chômage vont du simple au double, (à l’exemple des 7,9% du territoire de Flandre-Lys et des 16,4% de la Thiérache), il est démagogique de penser que la politique économique régionale doit être une et indivisible. Le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (au nom barbare et incompréhensible de SRADDET) n’a, alors, de sens et de pertinence que s’il est décliné en schémas particuliers pour chaque territoire. Je revendique un contrat de territoires où, dans le cadre prescriptif du schéma régional, chaque territoire engage son avenir. Ça suffit de quémander l’équité, l’avenir ou le non avenir du territoire appartient d’abord aux acteurs de ce territoire. A moins que les EPCI attendent par incantation, leur bonheur du Préfet ou du Président du Conseil Régional !

Une Métropole qui ne fait aucun signe aux territoires qu’elle est sensée booster. Au CESER, je me bats contre ceux qui parlent de métro-spoliation. Sans la MEL, la Région des Hauts de France se décapite. Mais que fait la MEL pour travailler avec les territoires ? Pourquoi ne pas organiser « une tournée des territoires » où un vice-président viendrait humblement demander : « qu’attendez vous de votre Métropole ? ». Rien et c’est au revoir. Un peu et on discute.

Le rôle irremplaçable du Préfet. Nous ne le savons pas assez, mais l’intervention de l’Etat en région est décisive, comme d’ailleurs l’intervention des fonds européens. Dans un rapport intitulé « la place de l’Etat en région », le CESER préconisait entre autres, l’instauration d’une conférence régionale des investissements publics en région. Souvent de manière un peu lâche, les Politiques parlent de désinvestissement de l’Etat, c’est évidemment loin d’etre le cas. Pour couper court à ces faux débats, il faut mettre sur la table la consolidation par territoire des investissements publics engagés et à engager sur chaque territoire. Je suis sûr que nous parlerons, alors, autrement de l’équité territoriale. Voilà 7 ans que j’ai commis ce rapport, il est toujours lettre morte.

10:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : territoires

24/02/2017

Une Région de territoires se construit par les territoires.

Au CESER, je suis frappé par l’importance du local, de la petite échelle territoriale comme lieu d’actions, de réflexions, et de projections des habitants.

Le local n’est plus seulement le territoire des racines, des repères, celui qui rassure, il est en lui-même un levier de développement qu’une politique régionale dite de proximité doit intégrer.

Deux exemple pour illustrer ce fait.

L’environnement. Pendant que l’on tergiverse sur la circulation alternée, la réduction des vitesses ou la mise en place de mesures plus incitatives, de multiples initiatives s’inventent localement, essaiment par les réseaux sociaux et agissent concrètement sur le problème. Ainsi pendant les pics de pollution, la location de vélos entre particuliers a explosé. La Maison régionale de l’environnement doit refuser des volontaires pour les défis « famille énergétique » dans lesquels plus de 500 familles analysent leurs consommations pour diminuer les gâchis énergétiques. Les AMAP explosent et refusent du monde, les jardins familiaux se créent partout et les files d’attente s’allongent pour en posséder un…. Toutes ces initiatives mises en œuvre localement, par les citoyens, sont à effet immédiats et mesurables. Peut-on en dire autant des schémas régionaux sur le sujet par exemple ?

L’Europe ? J’étais si fier lorsque l’Eurométropole Lille-Courtrai-Tournai, en 2006, est devenue la première collectivité territoriale transfrontalière d’Europe (GECT). 10 ans après, combien de citoyens métropolitains connaissent son existence ? Quel impact concret dans leur vie ? Pourquoi ne pas avoir généralisé les cours de Néerlandais dans les écoles primaires ? Heureusement, une association de professeurs et des passionnés (la maison du Néerlandais) offrent des cours dans une petite quinzaine de collèges/lycées. Voilà une politique concrète d’ouverture à l’autre qui aurait permis, à une première génération de jeunes d’être aujourd’hui en capacité d’aller candidater sur un marché du travail en quasi plein emploi, à 20 minutes de chez eux !

Une politique de la proximité, comme la Région veut la mettre en œuvre, devrait tenir compte de ce dynamisme des initiatives locales. Avons-nous vraiment besoin d’un guichet de service public supplémentaire en territoire ou d’une Aréna ? J’ai entendu que non. A contrario, (et pour moins cher), n’est-il pas plus judicieux de venir en soutien aux acteurs de ces initiatives. Le local ne demande pas que des équipements, la Région possède des cadres de hauts niveaux, mettons en en détachement dans les territoires sur des projets portés par les forces locales.

Faire un peu moins de politique régionale mais nous aider à en faire là où l’on vit.

20:20 Publié dans CESER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : territoires