Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Les 15 millions de retraités recensés fin 2010 bénéficiaient d’une pension s’élevant en moyenne à 1216 € selon l’étude que vient de publier la Drees (les services statistiques des Ministères sociaux)
Le niveau de vie des retraités qui prend en compte l’ensemble des revenus (y compris ceux du patrimoine) et tient compte de la composition du ménage (le niveau de vie est plus élevé lorsque les revenus sont à partager entre moins de personnes) s’approche en réalité de celui des actifs. Il s’établissait à 22 560€ par an pour les retraités en 2009 soit 95,6% de celui des actifs (23 600€). Leur niveau de vie a même atteint 98,2% de celui des actifs en 2006.

Cette mesure, ne tient pas compte du patrimoine qui atteint un pic entre 60 et 69 ans (345 000€ en moyenne en 2010). Selon l’enquête de 2004 sur le patrimoine, prés de 70% des retraités étaient propriétaires d’un patrimoine immobilier (résidence principale, secondaire …) soit 13 points de plus que les actifs. En intégrant les « loyers imputés nets » (on ajoute aux revenus des propriétaires des loyers nets des intérêts d’emprunt pour mieux mesurer leur niveau de vie réel) le niveau de vie moyen des retraités dépassait en 2006 celui des actifs de 3%.

J’ai participé à un colloque universitaire sur les seniors et j’ai été très désagréablement surpris par la présentation statistique.

Je pensais que sur l’emploi des seniors, il était généralement admis quelques mises en garde sur leurs interprétations or il n’en est rien.

Mise en garde :

1. l’âge couperet de la retraite à 60 ans et bientôt à 62 ans doit être pris en compte dans les analyses
2. il n’y a pas « les » seniors mais « des » seniors. Le vocabulaire « senior » est trop large pour être opérationnel. A 45 ans (l’âge des entretiens obligatoires de 2ème partie de carrière), à 50 ans où le taux d’emploi des hommes dépasse 90%, à 55 ans, à 60 ans (où il n’est plus que de 30%) et à 65 ans …voire 70 ans, les problématiques sont très différentes.
3. la représentation française que l’on a des seniors est très stigmatisante (pourquoi un colloque sur l’emploi des seniors et non la gestion des âges). Cette stigmatisation conduit à voir le senior français comme un problème voire une victime
4. partir des statistiques européennes est une grave erreur car le traité de Lisbonne parle d’un taux d’emploi des seniors de 55 à 65 ans. Et il est de bon ton pour les universitaires de comparer ce taux français à celui des européens, ce qui ne veut rien dire (voir le point 2 ci-dessus).

Je m’explique :

Différences entre le taux d’emploi France et Europe :

Taux d’emploi 55-59 ans 60,6% en France 63,5% en Europe
Taux d’emploi 60-64 ans 17,9% en France 32,5% en Europe

Nous voyons tout de suite que notre taux d’emploi avant 60 ans et plutôt correct même si nous accusons un retard de 3 points sur la moyenne européenne. Là où nous sommes mauvais c’est après 60 ans où c’est 15 points de retard que nous affichons. La cause en est l’âge légal de la retraite (60 et bientôt 62 ans) qui en France est un âge couperet.

A 54 ans le taux d’emploi des hommes est de 90% (78 pour les femmes) mais il tombe à 30% à 60 ans (27% pour les femmes).

Tout cela pour dire qu’il faut prendre quelques précautions quand nous comparons nos statistiques françaises à celles de l’Europe.

Maintenant c'est clair, entre le Président de la République et le citoyen il n'y a rien ! Pas de corps intermédiaires, ceux là même que la révolution a voulu tuer et qu'il aura fallu attendre 1884 pour enfin reconnaitre.

Pour le Président, dorénavant il n'y a que la démocratie politique qui vaille, la démocratie sociale ça n'existe pas, entre le marché et le salarié, entre le marché et l'entreprise il n'y a rien, les partenaires sociaux ça n'existent pas !

Voilà le surprenant discours de notre Président qui disait l'exact contraire en 2010.