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23/10/2013

Et nous alors ? Serions-nous réduits à quémander ?

Samedi, la Voix du Nord titrait « Et nous alors ? » en référence à l’aide de l’Etat 15 millions d’euros pour la filière agroalimentaire bretonne.

Au-delà du petit coup médiatique, avons-nous réfléchi à l’image que nous donnions au reste de la France, avons-nous conscience de ressusciter des réflexes d’un autre âge et démocratiquement dangereux ?

15 millions c’est beaucoup mais qu’est ce, comparés aux 6 milliards de budget de nos 2 conseils généraux. Le Nord Pas de Calais ne joue pas dans la même cour, ne nous faisons pas plus petit que nous sommes, un peu de fierté.



La veille, le Préfet de région, devant les élus régionaux, indiquaient que si l’Etat ponctionne chaque année 10 milliards d’euros d’impôts en région, il en reverse presque le double !

Et puis sans attendre Monsieur le Préfet, un rapport du Ceser de 2010 pointait déjà que les impôts perçus dans la région étaient moitié moindre que les dépenses publiques engagées. Sur ce coup là, il y a donc beaucoup de démagogie.

Dans le rapport précité, le Ceser convenait que face à l’Etat nous devions passer d’une logique de guichet à une logique de projets. Or, le « Et nous alors » laisse entendre que face au guichet Etat nous devrions crier plus fort et demander plus que les Bretons. C’est oublier que les poches du guichetier sont vides, c’est donc une attitude non seulement inefficace mais c’est surtout une réaction culturelle d’assistés. Demander une aide c’est plus facile que de monter, dans le consensus, des projets et de les porter ensemble.

La formule « puni par la crise » est pour le moins maladroite car elle nous place en victimes. Attention de ne pas ressortir le discours selon lequel nous serions redevables d’une dette de l’Etat. Qu’au nom de notre passé industriel et social glorieux nous serions en droit de revendiquer je ne sais quelle compensation. Cette posture d’éternel assisté s’oppose à la culture de la responsabilité que nous essayons de promouvoir avec toutes les difficultés que l’on sait.

La seule réponse digne, me semble t-il, des femmes et des hommes de la région est de compter d’abord sur nous-mêmes. De construire ensemble des projets novateurs et pérennes, de désigner qui en sera le porteur, qui l’incarnera au nom de l’intérêt général. C’est aussi être capable de ne parler face aux décideurs que d’une seule et même voix.

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