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11/08/2013

Le jeu syndical est ouvert. Ne pas signer ne veut pas dire que l'on s'oppose.

Sur le plan de la représentativité et de la négociation interprofessionnelle l'affaire est désormais claire :

• Le fait qu'il existe une véritable mesure de la représentativité permet à chacun, quelle
que soit sa place, d'apprécier la situation au regard du poids réel des organisations ;
en peut considérer que les approches et les analyses basées sur les représentations
ont trouvé leurs limites.

• Les négociations peuvent avoir lieu sereinement, des accords se signer, la CGT et FO
ne peuvent seules mettre en oeuvre le droit d'opposition ( seuil de 50%). Du côté des
réformistes il est donc également raisonnable de trouver des accords au moins à trois,
même si la CFDT et une autre organisation, quelle qu'elle soit ont le pouvoir de
signer.


Le jeu est ouvert, rien n'empêche, côté syndical la CFDT de rechercher des équilibres plus large y compris avec la CGT. N'oublions surtout pas que ce mode de calcul de la représentativité ne s'est pas fait « contre » la CGT, mais qu'il est issue d'un accord entre les deux principales centrales.

La CGT peut sans doute rester au niveau national interprofessionnel sur une ligne de contestation, mais elle prend le risque de s'isoler. FO, tiraillée de multiples manières ne pourra sans doute pas s'enfermer dans un « front du refus » qui de fait ne peut être « productif » en droit d'opposition. FO en fait n'est plus en situation de masquer ses hésitations ou de marchander ses choix, en se rappelant un jour de son histoire et de sa culture réformiste (le fameux « grain à moudre » d’André Bergeron) le lendemain en s'enfermant dans de tonitruantes déclarations protestataires. Marchander le basculement d’un bord à l’autre n’ouvre désormais aucune perspective de quelque nature que ce soit.

En fait chacun est en quelque sorte obligé de repenser sa stratégie en fonction des ses ambitions.
Nous pourrons aussi avoir une autre lecture du résultat des signatures : Aujourd'hui, dans l'analyse et les commentaires, tous ceux qui n'ont pas signé un accord, sont supposés être contre ; maintenant un accord signé par deux organisations représentant 40 % de l'électorat, n'impliquera pas forcément que les non signataires puissent se mettre d'accord pour faire valoir le droit d'opposition. Dans les choix syndicaux l'abstention aussi peut maintenant exister. La principale évolution concernant les accords interprofessionnels nationaux sera vraisemblablement la fin du front du refus de la CGT et de FO. Un « Non » qui ne peut se traduire en proposition et en accord est tout simplement stérile.

Rentrer ou ne pas rentrer dans la négociation, c'est la question qui leur est posée, rentrer est
indispensable pour peser.

04:43 Publié dans Représentativité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : r812

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