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18/01/2013

Sécurisation de l'emploi : Pourquoi cet accord novateur n’ a pas de précédent dans l’histoire sociale de notre pays ?

Il ne faut pas s’y tromper, la négociation a été rude, elle aurait pu échouer, le patronat n’a pas géré au mieux son déroulement en attendant la dernière minute pour mettre sur la table un projet d’accord digne de ce nom.

Il y a donc encore beaucoup de progrès à faire pour les négociateurs patronaux. Mais cet accord marque une évolution radicale dans l’histoire de la négociation sociale de notre pays. Nous nous hissons, enfin, au niveau des Pays du Nord de l’Europe, à leur niveau de maturité pour « gérer » socialement les grandes évolutions de l’économie.

En quoi cet accord est novateur ?


1. Il prend en compte des problématiques qui hier étaient négociées séparément. « De mon temps » je négociais les retraites, un autre le chômage, un autre encore la formation et ainsi de suite. Pour la première fois, les négociateurs ont mis en synergie tous (oui tous) les leviers agissant sur l’emploi. Imaginez que ce texte prend en compte : les règles du contrat de travail, la prévoyance santé, l’indemnisation du chômage, les droits à la formation, la mobilité et même les aides au logement. Ce texte privilégie la survie de l’entreprise en cas de difficultés économiques quand hier la seule solution était le licenciement dans les plans sociaux.

2. Pour la première fois, les syndicats signataires et les employeurs prennent en compte le raccourcissement des cycles économiques. Il y a toujours eu des périodes de croissance forte suivies de périodes de croissance faible, le problème est que ces cycles économiques se produisent dans des périodes de plus en plus courtes. Aujourd’hui, la situation du marché peut conduire à la fermeture de l’entreprise, si dans 2 ans le marché reprend, quid de l’emploi si l’entreprise a été fermée ? Cet accord permet de passer les caps difficiles. Bien sûr, des « sacrifices » sont demandés aux salariés en attendant de revenir à une situation de « meilleure fortune » mais par expérience, je sais qu’un salarié préfère garder son emploi même moins rémunéré que toucher l’indemnité chômage. Cet accord est le premier qui commence à sécuriser le cadre des négociations "compétitivité" que l’on a connu à Selvenord ou Findus.

3. Cet accord prend la mesure des problèmes de notre protection sociale et du moindre remboursement des dépenses de santé. Avant cet accord, plusieurs millions de salariés français ne disposaient pas de prévoyance santé, demain tous les salariés seront couverts et l’entreprise paiera une partie de la cotisation de la mutuelle ou du groupe de protection sociale. C’est pour moi une énorme victoire syndicale pour améliorer le sort des salariés les plus fragiles.
Voilà pourquoi cet accord est vraiment novateur, nous en reparlerons car il contient bien d’autres vertus sur lesquelles je reviendrai.

Ce soir, je suis heureux !

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