Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Qui aujourd'hui veut travailler plus longtemps ou plus tôt ? Il est évident que l'usure au travail, le fait que nous ayons la meilleure productivité individuelle du travail au monde et l'image actuellement dégradée du travail sont de réels refouloirs à l'attrait du travail.

Ce qui rend encore plus complexe le problème est l'extraordinaire diversité des parcours de formation ou professionnel et les profondes disparités, inégalités entre jeunes ou séniors. Le "sur mesure" qui serait nécessaire pour répondre aux situations personnelles n'existe pas en France.

Autre complexité, celle de la relation que chaque individu a avec l'âge et avec le temps. Entre le jeune qui considère avoir bien le temps pour commencer à travailler et le senior qui depuis des années se considère déjà trop vieux pour encore travailler, que de représentations différentes des âges du travail.

N'oublions pas l'influence des situations familiales sur le choix des individus. Entre un jeune qui vit seul et un "Tanguy", entre un sénior qui a un conjoint déjà en retraite ou un parent dépendant, le rapport au travail est différent.

Il y a enfin l'arbitrage financier qui est trop peu évoqué. L'arbitrage entre études et travail ou entre dernier salaire et première pension est évidemment décisif dans le choix des intéressés.

Voilà pourquoi je considère que toute solution simple devient vite simpliste.

Je souhaite qu'en 2011 les responsables politiques ne "règlent" pas le problème de l'emploi des jeunes comme ils ont "réglé" le problème des retraites en mettant tout le monde à 62 ans !Le « je ne veux voir qu’une seule tête » reste malheureusement encore le réflexe de nos décideurs face à la complexité de nos comportements.