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21/10/2010

Le dilemme syndical

Les manifestations de ce 19 octobre ont connu encore un énorme succès.

Est ce le point d’orgue d’une bataille syndicale exemplaire par son niveau de responsabilité mais inefficace aux vues des résultats obtenus ?








Le rôle social des syndicalistes est d’organiser pour les contrôler les mécontentements de leurs mandants. Les syndicats de salariés, de retraités, d’étudiants ou de lycéens sont donc totalement dans leur rôle quand ils s’ingénuent à orienter vers une sortie positive un conflit social. Ils sont aussi dans leur rôle même si celui ci est très ingrat quand ils évitent d’être débordés par les « ultras ».

Le rôle d’un syndicat c’est d’abord d’obtenir des résultats, encore faut-il avoir des interlocuteurs pour le faire. Je trouve admirable la façon dont la CGT et la CFDT ont conduit l’intersyndicale de manière fine et très responsable.

La CFDT a été une nouvelle fois le seul syndicat à formuler des propositions mais seuls M. Larcher et plusieurs sénateurs les ont étudiées avec sérieux. Les quelques améliorations obtenues sur le texte initial seront donc des acquis de la seule CFDT. Cette confédération est la seule à vraiment essayer de tenir les 2 exigences que l’on est en droit d’attendre d’un syndicat responsable, à savoir orienter les rapports de force vers des sorties positives et être en capacité de proposer des pistes de sorties positives.

Mais quel gâchis de voir la médiocrité des interlocuteurs gouvernementaux. Quelle est cette conception de la légitimité du Politique pensant qu’il est possible de réformer la Société sans la Société !

Les bras m’en tombent moi qui professe les techniques les plus nouvelles du dialogue social dans les universités et les cercles de DRH ou de négociateurs syndicaux notamment ce que l’on appelle « la négociation raisonnée ».

Mais on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif. J’en suis sûr les ministres seraient de très mauvais DRH.

Commentaires

Pour que le dialogue social puisse avancer, il faut des interlocuteurs qui acceptent de négocier. Aujourd'hui nous assistons à une partie de bras de fer avec un gouvernement totalement sourd à l’expression du mécontentement sur son projet.
Leur seul objectif semble de mettre à mal des symboles que la droite n'a jamais accepté. Après les 35 heures c'est la retraite à 60 ans.
Le résultat sera d'avoir radicalisé encore plus la société française et de fragiliser davantage les organisations syndicales porteuses de projets.

Écrit par : Michel TOURMENT | 22/10/2010

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