12/10/2010
Pour éviter une déstabilisation de la Société
Un syndicaliste responsable ne peut se réjouir de la radicalisation du mécontentement sur les retraites. Mais des chefs syndicaux responsables savent qu’il est dans leur fonction d’organiser, d’orienter ce mécontentement à des fins positives. Le seul objectif d’un mouvement social est d’obtenir des améliorations à une situation donnée.
Pour cela il y a une condition indispensable : avoir en face de soi un interlocuteur lui-même responsable. Je ne crois pas qu’aujourd’hui avec les représentants de l’Elysée ce soit le cas.
Il faut (comme je le fais quasi quotidiennement) parler avec des militants syndicaux pour se rendre compte combien le projet de loi est rejeté mais aussi combien les salariés n’ont plus confiance dans le Président de la République.
Ce n’est pas lire entre les lignes que de dire que le Président a les yeux rivés sur 2012. Comme la dérive sécuritaire de l’été a été un fiasco. Le Président mise tout sur « la mère des réformes ». Pour cela il veut pouvoir mener campagne sur « c’est moi qui », « c’est moi qui est imposé les 62-67 ans ». Peu importe le coût social. Peu importe si c’est insulter l’avenir en perdant durablement la confiance de ses interlocuteurs syndicaux.
Heureusement que François Chérèque et Bernard Thibault ne tombent pas dans le piège. Aucun ne lance et ne lancera un mot d’ordre d’action radicale que personne ne saura maîtriser.
Que tous ceux qui dénigrent les syndicats se réjouissent d’avoir de tels responsables à la tête de la CGT et de la CFDT car aujourd’hui « ils tiennent leurs troupes » et c’est une bonne chose pour le pays. Que l’Elysée excite les troupes comme son conseiller en communication qui dit « s’il n’y a pas de tensions maintenant je ne sais quand il y en aura ». Je me dis que décidemment les responsables ne sont pas ceux que l’on croit.
04:15 Publié dans La réforme des retraites en France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraite, syndicats
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