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24/09/2010

Surtout ne pas attendre 2012 pour essayer de réduire la brutalité du projet de loi

Le gouvernement peut toujours tergiverser sur les chiffres, 2 ou 3 millions de citoyens ont manifesté physiquement leur rejet des propositions contenues dans le projet de réforme.

Pour moi, ces manifestations toujours aussi marquées par les sentiments d'injustice, de brutalité révèlent aussi une profonde indignation et une volonté militante de ne pas baisser les bras.


Beaucoup d'éléments objectifs rendaient plus difficiles cette manifestation du 23 par rapport à celle du 7 septembre.

D'abord le projet a été voté en première lecture à l'assemblée nationale, secundo l'Elysée crie à tue tête qu'il ne "lâchera" rien, tertio les commentaires de la presse disaient que la CFDT et la CGT pensaient déjà à l'après épisode retraite, tous ces éléments ne militaient pas pour doubler le nombre de manifestants.

Et en plus le parti socialiste n'a pas aidé à la manœuvre, loin s'en faut. En annonçant qu'en revenant au pouvoir le PS retirerait la loi, il a tout simplement expliqué que l'important était 2012 et non octobre 2010.

Pourquoi continuer à manifester contre un projet de loi alors que l'alternance politique lui règlera son compte ?

Bien mauvais calcul. Il m'est évident que le parti socialiste n'abolira pas la loi de 2010.

Je suis bien placé pour savoir qu'en 2003 d'après les dirigeants actuels du PS la réforme négociée était un attentat à notre pacte social.

En 2003 la réforme était basée uniquement sur l'allongement de la durée de cotisation et aujourd'hui le PS est d'accord avec ce paramètre.

Même Jospin n'avait pas remis un chouya en cause la réforme dite "Balladur".

Je ne me fais donc aucune illusion sur cette mauvaise promesse.

Par contre la pression syndicale reste nécessaire. La messe n'est pas dite. Tant que la discussion démocratique existe notamment au Sénat, le rôle des syndicalistes est de tout faire pour réduire la brutalité de cette réforme. ceux qui raillent la stratégie des petits pas ne sont que des gesticulateurs impuissants.

Dans le contexte actuel il n'y a pas d'autre solution si l'on veut améliorer le texte que de soutenir par la mobilisation les propositions faites par la CFDT et certains sénateurs.

Reporter les espoirs sur 2012 serait une forme de démission du corps social.

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