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29/08/2010

C’est quoi la génération Y

La génération que l’on appelle « Génération Y » est la génération des moins de 30 ans qui entrent dans le monde du travail.

Cette génération n’est pas une génération à part qui serait totalement différente des générations précédentes car de tous temps les jeunes ont choqué, bousculé les plus anciens.
Cependant cette génération Y est caractéristique d’une évolution du rapport des jeunes au travail et plus largement du rapport à la vie tout court qu’elle soit familiale ou sociale.

Pour comprendre, améliorer les relations intergénérationnelles il est important d’analyser ces évolutions


Ces jeunes recherchent d’abord une identité. Ils revendiquent leurs différences, leurs valeurs, leurs cultures… et cela se traduit naturellement dans leurs comportements, leurs attitudes (d’où « Ages Attitudes » le nom de ma société conseil).

Je vois auprès des DRH ou des représentants du personnel combien cette génération perturbe, étonne voire désarçonne.

Si je devais me risquer à les caractériser voici ce qui me paraît le plus important en reprenant leurs propres paroles.

« Je ne cherche pas un travail, je veux un salaire » En entendant cette affirmation lors d’un entretien, au-delà de ma surprise j’entendais la question que tout le monde se pose ou s’est posée lors d’une embauche. Pourquoi tourner autour du pot, si on travaille c'est pour un salaire. C’est la crise et il faut vivre. Ces jeunes aimeraient trouver un emploi dont ils rêvent mais ils ne rêvent pas, il faut de l’argent pour s’en sortir et ils recherchent cet argent avant un emploi. Si les deux vont ensemble tant mieux mais ils ne se font aucune illusion.

« Pourquoi vous me demandez ça ? A quoi ça sert ? » Et oui ces jeunes ont des prétentions, ils veulent savoir à quoi sert leur travail, ils veulent comprendre pourquoi il faut procéder de telle ou telle manière.
Ils ne veulent pas faire n’importe quoi et ne sont pas prêts à tout gober. Aussi quand j’entends « les jeunes c’est du n’importe quoi » je trouve cela très réducteur et surtout très étranger à la réalité.

« Mon travail ce n’est pas ma vie » J’ai entendu comme vous mille fois cette lapalissade mais l’entendre d’un jeune cadre cumulant emploi et grande école ou des étudiants en Master 2 RH mais aussi des jeunes comme ceux de l’Ecole de la 2ème chance cela interpelle. Cette génération n’accepte plus les « salades » qu’on leur assène au nom de la valeur travail.
Ces jeunes veulent travailler et réussir dans leur vie professionnelle mais comme la génération de leur maman qui a voulu et veut toujours réussir leur vie de femme, de mère et de salariée sans renoncer à l’une pour l’autre.

« Je veux voir grandir mon enfant » est une phrase que les DRH commencent à prendre compte et il est grand temps car cette génération gère son temps avec celui de ses enfants .

Il est grand temps car cette génération Y est bien sûr notre avenir immédiat, elle est majoritairement sur-formée, elle utilise des mots simples et surtout elle les dit très vite comme des textos et en plus elle est capable de « zapper » sans état d’âme y compris zapper son entreprise.

Pour le monde des entreprises, cette génération oblige à être plus à l’écoute, plus participative (certains disent collaborative). Il n’y a pas 36 solutions : si le jeune n’est pas écouté, « il pète un plomb » et se tire du jour au lendemain ou alors l’entreprise comprend que cette génération est une chance, une énorme opportunité pour évoluer et alors elle sera plus efficace.

06:52 Publié dans jeunes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jeunes, génération y

Commentaires

A noter une différence fondamentale entre cette génération Y et celle qui la précède : les opportunités de début de carrière sont très différentes. Un jeune arrivant sur le marché du travail aujourd'hui y parvient après une forte compétition liée aux trop rares débouchés. Une fois en place il constate avec amertume combien il lui sera long et difficile de gravir des échelons entièrement occupés par la génération précédente qui ne se résout pas à passer la main. La génération précédente avait souvent obtenu des responsabilités à 30 ans. La génération Y ne peut les espérer avec au moins 40 ans. D'où une attitude de questionnements, d'envie mêlée de frustration qui peut parfois déranger mais qui ne dit rien d'autres qu'une envie irrépressible de prendre les commandes. Ambition professionnelle : voilà une autre facette de cette génération ce qui n'est absolument pas contradictoire avec une autre, familiale celle-là. Cette génération sait aller vite et gérer rapidement. Un défaut que je constate cependant : elle est souvent moins qualitative que la précédente. Elle va vite, certes, mais se lasse vite également, ce qui n'est pas toujours source d'une production de qualité. A chaque génération ses avantages et ses défauts.

Écrit par : Edoaurd | 29/08/2010

réagissez vous aussi

voilà encore un beau commentaire, très intéressant qui suscite ces quelques réflexions.
vous avez raison les opportunités de début de carrière offertes aux jeunes sont très différentes que par le passé il y a pour cela beaucoup de raisons. Si j'essaie de me rappeler les années 60, j'ai l'impression de vivre dans un autre monde. Il n'y avait pas de chômage, dés 14 ans nous entrions en apprentissage à la "boutique" où travaillait le père, nous n'avions pas besoin d'aller à l'école jusque 25 ans pour trouver un job qui faute de mieux nous convenait. Nous étions aussi beaucoup plus contraints par les itinéraires familiaux (grand père mineur, père mineur, fils mineur) et surtout nous n'avions pas beaucoup de (le) choix. Pensez qu'un gars comme moi a commencé aux halles, allait aux cours du soir et du dimanche matin, puis j'ai pesé des wagons et me voici enseignant en master ces trajectoires professionnelles seront plus difficiles à réaliser aujourd'hui.
je trouve très pertinent votre propos sur la forte compétition existant entre les jeunes, c'est ce que j'appelle les conflits inter générationnels porteurs de destruction de solidarités, de cohésion sociale. Les risques psychosociaux et toutes autres maladies professionnelles du comportement (jamais reconnues) trouvent leur origine dans cette compétition imbécile.
nous manquons tellement de compétences que c'est un gâchis d'exacerber cette concurrence entre les talents.
"l'impatience" de la jeunesse à gravir les échelons a toujours existé, la différence aujourd'hui vient de l'impatience (des exigences) des managers. Les jeunes doivent acquérir très vite le potentiel des seniors d'où une incompréhension de ceux-ci. dans des verbatims des études faites sur le sujet revient sans cesse "les jeunes veulent aller trop vite" ou "nous, on n'a pas le temps d'attendre 45 ans" "je vole son tour de main". Je vois dans ces paroles les germes non pas d'un conflit d'intérêt mais l'émergence d'une concurrence mal venue.D'ailleurs vous le dites très bien "cette génération doit aller vite et gérer rapidement" surement mais à quel prix et cette génération aura t-elle l'endurance et la forme pour tenir ce rythme ? Le voudra t-elle encore longtemps ?

Écrit par : toulisse | 22/09/2010

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