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23/06/2010

Une personne âgée n’est pas une marchandise

Ce 22 juin le CESR Nord Pas de Calais a débattu d’un avis sur les enjeux des services à domicile pour les personnes âgées et la petite enfance.

A plusieurs reprises le texte insiste sur « le lien humain existant entre les personnes recevant les services et celles-ci les effectuant » ou « privilégier une approche humaniste et globale de la prise en charge de la personne ».


Je voudrais ici lancer un cri d’alarme sur plusieurs évolutions inacceptables dans l’organisation du travail des services et les conditions de travail des personnels.

Ce sont les vieilles méthodes du taylorisme qui inspirent le management, il faudra bientôt arrêter de parler « services à la personne » car on prend de plus en plus ces personnes pour des marchandises.

Toute la relation entre l’aide ménagère, l’aide à domicile et la personne âgée est codifiée. Il faut mettre par exemple 30 minutes et pas une de plus pour la toilette. Tout est minuté comme pour faire un lit, donner un repas…
Pire mettre une compresse, faire un petit massage ça ne rentre pas dans les instructions et les salariés n’ont pas le droit de le faire. Les directions disent « vous n’êtes pas des assistantes sociales encore moins des gardes malades ! ».

Au nom de la productivité, nous ne verrons bientôt plus de différence de métier entre laver une voiture et laver un grand-père ou une grand-mère !

Est-ce que c’est comme cela que l’on veut traiter les personnes âgées ? On est entrain de retirer toute l’humanité dans les services et bien je dis non !

Une enquête a été réalisée par la CFDT auprès de 416 salariés de structures associatives de services à la personne. Les réponses sont édifiantes.

Etre professionnel auprès d’une personne âgée c’est d’abord être au service de cette personne, la respecter, être à son écoute. Le travail ne peut se réduire à la notation de « service », c’est d’une compagnie que ces personnes ont aussi besoin et cela n’est pas classable et encore moins monnayable.

Ce travail est noble. Il doit retrouver une certaine noblesse parce qu’il s’agit d’une relation entre deux êtres humains. Ce n’est pas parce que l’employée fait le ménage qu’elle ne peut pas avoir de relations humaines avec la personne.

Très souvent l’aide à domicile est la seule et unique personne que la personne âgée verra de sa journée.

Evidement que ce métier est un métier de professionnel, lever le corps d’une personne d’un lit pour l’asseoir dans un fauteuil exige un savoir faire, une formation, des règles à respecter.

Pour terminer, il faut savoir qu’une salariée (99% sont des femmes) travaille chez plusieurs personnes dans la même journée or passer d’une personne à une autre ce n’est pas passer d’une tâche à une autre.

Il y a nécessité d’un temps d’accueil qui ne soit pas un simple « bonjour madame » il faut prendre le temps de partir non pas comme un voleur. Il faut du savoir vivre pour faire ce métier ! J’espère que les employeurs concernés et les financeurs publics en auront un peu plus dorénavant.

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