140247

17/03/2010

Ces jeunes en échec que nous ne connaissons pas

Ces mardi et mercredi une quarantaine de jeunes de Roubaix ont été soumis à un entretien dit de motivation entre un membre de l’équipe pédagogique et un représentant du monde du travail.


Avec ma collègue nous avons beaucoup apprécié ces entretiens. Voici quelques unes de nos impressions.

Nous avons rencontré des jeunes très motivés qui « savent se vendre » et donnent envie de leur faire confiance.


Leurs histoires n’ont rien d’un conte de fée mais attention aux clichés « ils ne portent pas toute la misère du monde ». Ainsi sur 5 entretiens 2 jeunes ont eu une enfance difficile.

En fait, nous avons entendu l’histoire des décrochages.

Et ce qui nous afflige est de nous rendre compte qu’à un moment donné, ils ont choisi ou ont été mis d’office dans une orientation qui finalement ne correspondait pas à leur projet professionnel finalement c’est au minimum 2 à 3 ans perdus à ne rien faire, à ruminer « que l’on n’est vraiment pas bon ».

Ces jeunes ont intériorisé l’échec nul besoin de leur faire la morale. Ils savent où ils en sont.

Pour tous l’accompagnement attendu des adultes et des institutions a failli. Ils ont été livrés à eux-mêmes dans leur solitude. Le mauvais aiguillage à un moment donné de leur adolescence, ils le payent plein pot et cela se ressent dans leur attitude souvent résignée.

Et puis, il y a ceux qui ont vraiment connu les galères à répétition, d’abord dans la famille puis les familles d’accueil puis les foyers quand ce n’est pas la rue (ses violences et ses trafics)..
Enfin, comment vous expliquer ce que nous ressentons devant une paternité ou maternité si précoces ?

Et il y a ces visages qui s’éveillent lorsqu’ils expliquent ce qu’ils attendent de cette Ecole de la 2ème chance dont ils ont appris l’intérêt par le bouche à oreille. Quand enfin ils s’engagent à la ponctualité, à ne pas faire l’imbécile, à tout faire pour réussir leur entrée dans l’entreprise, à prendre « n’importe quel» stage.

Oui pour nous bénévoles de l’E2C c’est à la fois un moment redouté, impliquant mais ô combien enrichissant.

Ce qui nous attriste est de savoir que ce vendredi certains s’entendront dire qu’ils ne sont pas pris par faute de place !

Commentaires

bonjour,
un modeste témoignage, depuis 3 ans j'interviens comme bénévole à l'e2c de Cosne sur Loire
tout d'abord j'organisais un atelier d'orthographe avec un avant propos sur un thème d'intérêt général
et ensuite j'ai demandé à la formatrice référente de les répartir en 3 groupes.
le groupe 1 a acquis un niveau d'orthographe honorable donc sur un sujet on travaille l'expression orale, l'argumentation, le dialogue
le groupe2 bénéficie aussi d'un exercice d'oral mais la dictée reste le socle de l'intervention
et le groupe 3 en difficulté on parle du sujet briévement , on apprend du vocabulaire et on écrit des phrases simples illustrant des règles de grammaire
j'agis grâce à l'association trait d'union 58 et les stagiaires semblent attendre le mardi matin avec enthousiasme et ils avancent !.
je considère cependant que rien est acquis, certains jeunes ont été broyés il faut s'adapter sans cesse et donner de la chaleur humaine.

Écrit par : boullay quieffin | 13/05/2010

Les commentaires sont fermés.