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05/03/2010

Une nouvelle fois les allégations de Sauvegarde des retraites sont fausses.

Un lecteur s’indigne d’une soi-disant étude diffusée par Sauvegarde des retraites intitulée « Agirc Arrco main basse sur nos retraites »


l’Etat s’apprêterait à « piquer » dans la caisse des retraites du privé pour alimenter celle du public » et de continuer « c’est un pillage en règle » au profit de l’Ircantec la caisse des non titulaires de la fonction publique.

Je voudrais ici rappeler que les retraites sont du pain béni pour les démagogues de tout poil, les simplificateurs populistes.


Une nouvelle fois les allégations de Sauvegarde des retraites sont fausses _Sauvegarde_des_Retraites.pdf.

Pour les spécialistes. De quoi s’agit il ?

Depuis de nombreuses années La Poste ne recrute plus de fonctionnaires, et les nouveaux embauchés sont donc des contractuels cotisant à la CNAV et à l’IRCANTEC.

Le passage de La Poste à un statut privé amène ses salariés à relever du champ de compétence de l’ARRCO et de l’AGIRC. La loi sur la transformation de la poste prévoit donc l’affiliation des nouveaux embauchés à l’ARRCO et à l’AGIRC. Les contractuels déjà embauchés restent affiliés à l’IRCANTEC, où ils conservent tous les droits à la retraite qu’ils ont acquis dans ce régime, dont le rendement (7,75%) reste légèrement supérieur à celui de l’ARRCO (6,8%).

L’ARRCO et l’AGIRC reçoivent les cotisations des nouveaux embauchés, sans avoir à servir les droits des retraités ou à très long terme (on embauche plus de jeunes que de seniors proches de la retraite). L’IRCANTEC conserve les charges déjà engagées, mais aussi les cotisations des salariés actuellement affiliés.

A court terme, la population des contractuels de La Poste est un contributeur important de l’IRCANTEC avec un ratio démographique favorable, les départs en retraite étant majoritairement le fait de fonctionnaires.

A long terme l’IRCANTEC va conserver des charges de retraite pour les salariés de La Poste sans avoir l’apport des cotisations des actifs. Pour compenser cette charge, les régimes débattent sur l’importance du préjudice et la contribution de maintien des droits qui serait équitable. Le projet de loi prévoit l’établissement d’une convention entre l’IRCANTEC et l’ARRCO – AGIRC à ce sujet avec une date butoir au 30 juin 2010. Si les discussions entre régimes n’ont pas abouti à cette date, l’Etat arbitrera sous forme réglementaire.

L’analyse de cette association est très sommaire si il a été fait des chiffrages sur le sujet, ils reprennent des chiffres fantaisistes basé sur des simulations à échéance de 2090. Ce qui ne l’est pas c’est la juste compensation de l’Ircantec sur sa perte de ressources. C’est d’ailleurs le sens du communiqué de presse de l’AGIRC-ARRCO du 2 février qui cadre les termes du débat et qui fait engager les partenaires sociaux sur la voie de la raison à savoir une évaluation précise des charges et des ressources avec compensation.
C’est ce système qui prévaut entre les institutions de retraite adhérentes à l’AGIRC-ARRCO qui bénéficie de la compensation par les régimes des structures excédentaires démographiquement vers celles déficitaires.

En agitant le chiffon rouge de la spoliation des régimes privés au profit des « fonctionnaires » l’association souhaite organiser des gesticulations sur la répartition au profit d’un système par capitalisation.
Il serait heureux que sauvegarde retraite nous explique comment, dans la transformation du système qu’elle appelle de ses vœux, elle compte procéder pour verser les retraites actuelles en demandant aux actifs de constituer leurs droits.
Outre la nécessité de mobiliser 250 milliards d’euros par an. On voit mal comment les actifs pourraient lever une telle somme.
A moins que la solution soit la suppression du versement des retraites actuellement liquidées mais alors là pourquoi s’appeler « sauvegarde retraite »



C’est la première et dernière fois que je parlerai de Sauvegarde des retraites car ce blog se refuse de faire l’apologie d’idéologies distillant la haine de l'autre (ici les fonctionnaires).

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