Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Il n’y a pas assez de possibilités de choix individuel pour décider de la transition travail-retraite. Aujourd’hui la retraite à la carte n’existe pas, il n’y a pas de liberté individuelle suffisamment reconnue. Or, en 2010 il n’y a plus de justice sociale sans possibilité de décider soi même de ses choix de vie professionnelle. Décider d’une vraie retraite à la carte demande donc un peu de temps.

Notre modèle de retraite est trop standard pour répondre à des parcours professionnels aussi divers que le sont les salariés. La vie de travail n’est plus linéaire, elle n’est plus obligatoirement ascendante, elle est morcelée. Les salariés d’aujourd’hui seront des multi-pensionnés ayant cotisés à des régimes différents passant parfois du statut de salarié à celui d’indépendant voire de fonctionnaire. Notre modèle standard ne prend pas assez en compte cette réalité.

Notre système est injuste pour les basses rémunérations et pour les salariés ayant une carrière plane. A quoi servent les 25 meilleures années pour un salarié ayant passé toute sa vie au Smic. En fait c’est celui qui n’a jamais eu d’augmentation qui paie la retraite de ceux qui ont eu des promotions. Que dire de cette autre inégalité qui fait qu’un ouvrier meurt 7 ans avant un cadre. Je ne crois pas qu’une réponse satisfaisante à ces questions sera trouvée d’ici septembre.

Enfin ce que l’on appelle les avantages familiaux s’ils correspondaient à la réalité des mères de famille de 1950 sont aujourd’hui totalement obsolètes. Le taux d’emploi des femmes a explosé, la parité homme/femme les rend discriminants et la méthode de calcul des retraites accentue les inégalités salariales des femmes. Créer un système plus juste pour les femmes d’aujourd’hui nécessiterait un débat de société dont personne ne veut.

Si le Président a raison c’est bien quand il appelle à une réforme juste encore faut il qu’il en prenne les moyens.