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25/02/2010

Ali Soumare un exemple pour la jeunesse

Ali Soumare est pour moi un nom familier, Alain Petitjean mon ami avec qui je travaillais sur la réforme des retraites m’en parlait presque tous les jours.
Alain était secrétaire de la section socialiste de Villiers Le Bel, il a transmis cette responsabilité à Ali parce que dans cette ville de banlieue, il fallait un militant issu de la cité connaissant la complexité des multitudes d’ethnies habitant cette ville.


Lors des « évènements » suite à ce vrai-faux accident entre jeunes et policiers, un soir Alain m’a appelé, il avait peur, les hélicos tournoyaient autour de son pavillon, la ville s’embrasait de partout. Sur le terrain 2 hommes ont sauvé la situation le commissaire de police et Ali Soumare médiateur sans l’avoir recherché entre l’autorité républicaine et les jeunes révoltés.

Qui peut penser que notre République s’en sortira sans les représentants des banlieues ?
Qui peut penser que ces représentants seront blancs sous tous rapports alors que personne ne l’est ? Ce n’est pas moi la soixantaine passée même si je suis trésorier de l’école de la 2ème chance de Roubaix, ce n’est pas René Vandienrendonck aussi bon maire de Roubaix soit-il qui sommes légitimes pour parler au nom de ces jeunes.

Qui mieux qu’un jeune issu de ces quartiers, reconnu par ses pairs est légitime pour les représenter.

Pour obtenir cette reconnaissance, ils doivent avoir vécu comme eux, subi les mêmes humiliations, partagé la même histoire.

Il faut bien mal connaître la réalité sociale pour penser que l’on peut représenter une catégorie sociale sans en porter les marques indélébiles. Oui Ali a connu le tribunal, oui il a fait une bêtise mais pour tout ce qu’il a fait quand sa ville était à feu et à sang il mérite d’être respecté.

Comme il le dit lui-même, il a payé sa dette dans une affaire de 1999 jugée en 2002. Il s'agit en effet d'une peine prescrite qui a été effacée du casier judiciaire d'Ali qui est donc vierge à ce jour.
Au nom de quoi et pourquoi en contradiction totale avec nos principes de droit, cette peine prescrite devrait-elle être évoquée ? Et pourquoi davantage pour Ali et pour cette condamnation que pour d'autres ?
Que les élus qui ont voulu l’abattre s’interrogent sur les dernières péripéties politico juridiques que nous avons connues ?

Ali n’a pas fait le tiers du quart de ce que nous avons entendu.

Maintenant ne comptez pas sur moi pour mettre tous les élus de l’UMP dans le même sac. Ce n’est pas parce que 2 connards ont réussi pendant 2 jours à créer un trouble certain dans leur propre famille que tous les militants de l’UMP sont comme eux racistes, menteurs et ignobles ! Pas d’amalgame et de généralisation.

Dans ce blog, j’essaie de montrer qu’aujourd’hui les jeunes sont les boucs émissaires de nos peurs et de nos angoisses. Ils ne sont pas coupables de l’échec scolaire, du non-emploi, de la ségrégation sociale. Mais n’en faisons pas non plus des victimes car ils tomberont dans les bras des démagogues.

Faisons-leur simplement confiance et surtout respectons-les. Respectons les leaders qu’ils se donnent lorsque ceux-ci sont responsables modérés et républicains.

Ali est l’un d’eux.

Commentaires

Merci Jean marie pour ton papier,il permet de mettre en perspective

ce peuvent subir nos jeunes quand ils essayent de s'impliquer dans la vie de la cite et surtout de solliciter les suffrages de leurs compatriotes pour des postes à responsabilite.....merci egalement de pas generaliser

Un point à signaler actuellement c'est l'islamophobie ambiante qui dans ce contexte renforce les islamistes ;ils ont beau jeu d'en rajouter
"regarder comme ils vous traitent, pour eux vous serez toujours des
sous...ou des moins que..."
En effet le fait que Soumare se prenomme Ali a du exacerber la betise
Au plaisir de te relire Mohamed Abdelatif

Écrit par : abdelatif mohamed | 26/02/2010

La réaction de J.-M. Toulisse est exemplaire, parce qu’elle se confronte au réel, à la vie, à la réalité de nos banlieues que les uns et les autres connaissons bien pour y avoir vécu, travaillé, milité.
Ne cessons pas de témoigner, de porter la parole de ceux qui, souvent, en sont privés et de donner de ces lieux de vie une autre image que celle colportée délibérément par la droite la plus réac.

Écrit par : jean louis | 01/03/2010

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