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21/02/2020

Candidats par tirage au sort

Tout le village se moquait de cette réunion à la mairie de Rollancourt dans le Ternois, 370 habitants dont un peu plus de 200 électeurs, où 8 hurluberlus ont tiré au sort sur la liste électorale leurs co-listiers. Ils avaient quand même précisé, que les tirés au sort pouvaient refuser d’être candidats. Pas si hurluberlus que ça quand on voit, au plan national, le nombre de listes constituées en partie, parfois par moitié, au tirage au sort.
Les listes dites citoyennes se multiplient et profitent de la campagne pour essayer de co -construire leurs programmes. Ce serait le moyen d’inventer une pratique démocratique complètement participative.

Désigner par un vote avant les élections la composition des listes et les délégations des adjoints, voter comme à LOOS EN GOHELLE en toute connaissance qui sera maire si le changement est prévu en cours de mandat, est un bon moyen de gérer tous les égos qui empoisonnent les débats politiques. Comment ne pas être choqué du spectacle donné par les déchirements des équipes sortantes comme à LAMBERSART ou SAINT ANDRÉ ou devant les 7 listes d’anciens socialistes roubaisiens là où 60% des électeurs ne votent pas ou plus. Les citoyens refusent de cautionner ces guerres d’égos et la démocratie en pâti.

Gouverner autrement avec des gouvernances ouvertes ou partagées, multiplier les réunions d’information ou les référendums de quartier, tout cela nous est promis. Initier des décisions temporaires soumises à évaluation des usagers, créer des groupes de travail thématiques, renouveller périodiquement les conseils d’usagers, de jeunes ou de seniors, autant d’heureuses pratiques à généraliser.

Si les partisans de la démocratie représentative, dont nous sommes, n’opposent pas représentation et participation, force est de constater l’essoufflement quand ce n’est le rejet de nos pratiques politiques, syndicales ou associatives de « dirigeants élus ». Il est donc urgent de renouveler nos façons de représenter les gens qui votent pour nous. Mais attention à ne pas promettre ce qui ne sera ou ne pourra être tenu. L’idéalisme deviendrait démagogie. Nous ne sommes pas dupes non plus des stratégies marketing surfant sur une bonne vague.

Ne pensons pas supprimer la méfiance quand ce n’est la défiance démocratique par de simples mesures de forme ou d’habillage. La Politique c’est l’art de gérer la cité, le fond restera toujours plus important que la forme, par exemple à quoi aura servi la longue phase de concertation si la réforme des retraites est un échec. Ne confondons pas les objectifs et les moyens.


En conclusion nous affirmerons que l’efficacité politique, les réformes ambitieuses, la qualité des programmes, ne justifient pas la verticalité arrogante ou les passages en force et encore moins les fausses promesses d’être écouté.

14/02/2020

Se faire élire en opposant ruralité et métropole, quelle démagogie!


Quand on habite à la fois, la ville les jours de boulot et la campagne le reste du temps, nombre de clichés, de représentations, tombent sur les qualités de vie supposées des citadins ou des ruraux.

Si je peste dans les bouchons lillois ou face aux incivilités dans certains quartiers de la ville, à l’inverse dans mon petit village du Ternois, je redoute un accident cardiaque et je peste tout autant devant le refus des habitants ( et donc du maire ) de généraliser l’accès au traitement des eaux usées.
Arrêtons d’opposer les métropoles ou les grandes villes aux bourgs et villages, ça ne mène à rien sinon à cultiver des tensions, des ressentiments, des frustrations. J’en veux à tous ces candidats qui se font applaudir en pleurnichant sur les pauvres ruraux et crient à la métrospoliation, j’en veux tout autant à ces décideurs économiques qui se moquent des « petits maires » incapables de prendre la mesure des vertus de la métropolisation. Une métropole qui pourtant est la plus rurale des métropoles françaises. Que chacun solutionne ses problèmes sans chercher de boucs émissaires, entre petits et gros et nous gagnerons du temps.

Les élections municipales devraient aussi permettre de dépasser les incantations sur le thème porteur de l’équité territoriale, pour cela avançons quelques propositions pour la plupart déjà connues.

La relation démocratique entre le citoyen et les intercommunalités n’est pas satisfaisante, il faut trouver une solution pour élire les présidents et les équipes majoritaires de ces instances aux budgets et compétences souvent plus importants que ceux des municipalités.

Le citoyen a de plus en plus de mal à accepter toute fiscalité notamment locale, disons que les élus privilégient les camemberts qui les avantagent à la pédagogie du mille-feuille institutionnel.

Les contrats de réciprocité, proposés par le CESE, négociés entre les collectivités devraient être généralisés. Il s’agit d’expliquer ce que la mairie délègue pour des raisons évidentes d’économies d’échelle a un échelon supérieur. Nous proposons ces contrats de réciprocité entre la MEL et les grands territoires régionaux, entre les communes et les départements.

Si la Région est vraiment la collectivité chef de file, il est de son devoir de donner de la visibilité à ses partenariats. Il est quand même surprenant d’attendre encore un contrat public de réciprocité entre la Métropole régionale et sa Région.

L’Etat n’est pas en reste sur ces sujets, depuis 2010 et son rapport sur l’Etat en région, le CESER demande une conférence régionale annuelle des finances publiques, consolidant tous les investissements publics en région. Sans ces informations comment rendre acceptable les fiscalités et justifier de l’équité territoriale.

01/02/2020

André DOUCHY est décédé.


André,

Il est de grands Hommes qui font tout ce qu’il faut pour être petit. Tu es un très grand et il faut cet instant pour te le dire -maintenant- sans risque de froisser ta modestie.

Je vais parler de ce temps que vous les petits-enfants et vous les arrière-petits-enfants n’ont pas connu.

André sans son vélo ce serait André sans Georgette, oui André syndicaliste portait la bonne nouvelle syndicale dans tous les corons avec son vélo sous le soleil comme sous la neige - ça lui prenait des heures - et pourtant sa vie de militant est indissociable d’André le père de famille et de mari aimant. Si dans une vie tout est lié, André est un modèle du genre.

1968, (hier matin), je vois André, calme et serein, envahir mon lieu de travail pour faire arrêter le travail. Parmi tous les excités, un seul, la voix posée, nous explique pourquoi dans le pays les salariés sont en grève. 6 mois plus tard il me demandera d’être candidat CFDT. Nous sommes des dizaines à l’avoir suivi. Tu as été un semeur d’Hommes comme dit Maxence Vandermerch .

Quels beaux et grands moments, Georgette, quand à l’improviste, mais toujours si urgent sur le moment, je toquais comme d’autres à la porte de votre belle maison pour déverser un monceau de problèmes que tranquillement André nous aidait à décortiquer, toi avec ton sourire et cette façon de dire « à mon pauvre... », tu nous accompagnais toujours chaleureuse.

Du dépôt de St Vast où tu travaillais, toi le technicien si proche des ouvriers comme mon père forgeron, tu as su développer après 1963 le syndicat des mineurs CFDT. Le dimanche matin, car nous travaillions le samedi, tu me donnais rendez vous chez toi, nous faisions le tour des copains et nous partions en réunion à LENS pour rentrer vers 14h bien fatigués.

Et puis, trop vite pour toi, le petit qui pensais-tu allait te remplacer est parti pour devenir Secrétaire National et inlassablement tu continuas ton travail de l’ombre, celui du militant de terrain qui tenait, coûte que coûte, les permanences rue Delvaux à Valenciennes.

Être à la CFDT, soutenir réforme après réforme, des valeurs, de solidarité, de dialogue et surtout pour toi de respect, d’attention aux plus pauvres, et d’accompagnement de proximité dans les moments de souffrances, jamais ce ne fut facile. Ce syndicat nous demande toujours d’être plus courageux, d’affronter l’adversité sans jamais être démagogue. Ce syndicat qui n’attaque jamais les personnes. Si la CFDT est devenu le premier syndicat français c’est grâce à des militants comme toi. Tu personnifies le syndicalisme que l’on aime et qui est toute notre vie.

Mon Camarade, merci pour tout, merci pour nous tous qui avons profité de tes conseils et surtout de ton amitié . Dans le sillon que tu as creusé nous étions la nuée de mouettes, maintenant à nous de poursuivre et tenir sans relâche la charrue, pour le bien de tous et d’abord des plus pauvres.

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