21/04/2018
Les réformistes sortiront ils du piège ?
S’il y a un secteur à réformer depuis longtemps, c’est celui du ferroviaire.
La force et le drame de la SNCF est sa culture syndicale. Les syndicats sont intégrés au fonctionnement de l’entreprise, rien ne se fait sans eux. Le mode opératoire syndical est le recours à la grève préventive, une grève autoproclamée au service des usagers et par procuration pour tous les salariés inquiets d’un potentiel déclassement. Ces syndicalistes ne laissent pas indifférents celles et ceux qui regrettent la perte d’influence syndicale. Dans les sondages, c’est du 50/50 entre partisans et détracteurs.
Une corporation dont une minorité dispose d’un pouvoir incomparable : les conducteurs de train.
Et ce passé où droite et gauche ont toujours plié devant l’obstacle.
L’échiqier des acteurs en présence est assez simple à déchiffrer. Les non réformistes, CGT en tête, mais en compétition avec les jusque-boutistes de SUD RAIL. Une CGT historique ayant eu de grands leaders comme Bernard THIBAUT qui perd en audience à chaque élection. Les réformistes de l’UNSA et de la CFDT d’un côté, et de l’autre,les réformistes macronistes au gouvernement. Ces réformistes majoritaires dans les sphères syndicales et politiques.
Et pourtant, ce sont les réformistes qui sont en difficulté. Depuis des mois, le réformisme étatique de MACRON irrite (et c’est peu dire) les réformistes syndicaux qui n’arrivent pas à trouver la bonne stratégie pour peser sur les choix gouvernementaux. Tout le monde le sait, la porte de sortie se trouve chez les syndicats réformistes. Mais Le gouvernement semble tenté de vouloir s’en sortir seul et les syndicalistes s’en aperçoivent dans les réunions dites de négociation.
Pour sortir du piège tendu par cette grève violente qui met à mal notre économie, la vie quotidienne des citoyens et… la crédibilité des acteurs politiques et syndicaux, il faut absolument refuser une sortie avec un seul gagnant.
Nous connaissons les clés de la négociation : écrire une convention collective cheminote de haut niveau qui remplacera pour les futurs embauchés le statut SNCF et, en contrepartie, la reprise de la dette. Cette équation est aujourd’hui clairement posée, en particulier par Laurent BERGER de la CFDT. Reste à la résoudre.
Les réformistes gouvernementaux et syndicaux trouveront ils un terrain d’entente sur le contenu de cette nouvelle convention collective qui dépend aussi de la branche patronale du ferroviaire ?
Pour sortir, la tête haute, la balle n’est pas du coté des contestataires mais des partisans de la réforme.
Préparons-nous à soutenir sans tortiller le compromis qui, espérons-le, se prépare.
05:47 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réformistes
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