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10/02/2014

Enfin! Être social et démocrate ne serait plus une honte pour les socialistes français.

Merci à Yvan LEVAIL, par sa question, d'avoir permis au Président d'assumer et de s'affirmer social-démocrate.

Pour avoir beaucoup appris des syndicalistes scandinaves de LO et allemands du DGB ( tous adhérents au "Sozialdemokratische Partei"), je n'ai jamais compris la répugnance des socialistes français à s'assumer socio-démocrates. Pourtant, la social-démocratie est la forme réformiste et modérée du socialisme.Elle prône une société aux rapports sociaux apaisés par la recherche d'un compromis entre l'Etat, le patronat et les salariés. Jacques DELORS la définissait comme un double compromis entre l'Etat et le marché et entre le patronat et les syndicats.


À la différence de notre pays, la social-démocratie européenne repose sur une alliance quasi organique avec les syndicats, ce qui n'est pas possible en France depuis la charte d'Amiens qui en 1906 a consacré l'indépendance syndicale.Et c'est tant mieux.

Je me réjouis des propos de F HOLLANDE, car c'est la victoire de ceux qui prônent le compromis face à la rupture. C'est aussi la consécration, au plus haut niveau de l'Etat, du prima du dialogue social sur l'autoritarisme et de la protection sociale sur l'individualisme.

Le pacte de responsabilité est à comprendre avec cette lecture un peu plus complexe que la seule diminution des charges.

Malheureusement, les 2 conditions indispensables à la réussite d'une telle politique ne me semblent pas réunies:

1-la majorité parlementaire n'est pas social-démocrate, elle est encore révulsée à l'évocation des réformes de Gerhard SCHRODER et ne parlons pas de BLAIR. Elle a un mal fou à respecter les compromis passés entre patrons et syndicats comme le dernier accord sur la sécurisation de l'emploi, ce qui pour un social démocrate devrait être un impératif.

2-les partenaires sociaux auront ils le courage du "grand compromis social"?. Quand j'entends GATTAZ -Pierre- promettre un million d'emplois ( en oubliant qu'Yvon avait,lui, promis 400000 emplois pour la suppression de l'autorisation administrative de licenciement, qui au final n'a créé aucun emploi); ou MONTEBOURG en exiger 2 millions! je me demande ce qu'il reste à négocier pour les syndicats. Je cherche les grands réformateurs, ceux qui sont capables de prendre leurs troupes à rebrousse poils, de mettre en balance leur poste,les applaudissements, pour défendre un compromis, une réforme.
Ne soyons pas naïfs, les 35 milliards de la branche famille qui ne seront plus payés par les cotisations patronales,il faudra bien trouver d'autres payeurs. Et, transmettre les compétences départementales sur le territoire des nouvelles métropoles, collectivités de proximités, je suis déçu des réactions frileuses de nos grands élus.

Et pourtant, c'est le Président HOLLANDE qui a raison.

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