09/12/2013
SOS « Négocier ! Négocier ! »
Dire que la période est propice à tous les amalgames, dérapages, conflits irrationnels… n’est pas un scoop. Et pourtant, c’est un vrai problème dans les entreprises.
Cette semaine, j'ai travaillé avec des dirigeants syndicaux sur la démocratie sociale et des responsables des ressources humaines sur le dialogue social, à chaque fois la même angoisse: comment éviter que ça dérape?
Le constat est largement partagé: un fort mécontentement récurent, le sentiment de ne pas être dirigé (y compris en entreprise), les images de manifestants violents souvent patronaux, la banalisation de propos discriminants, les annonces de gros plans sociaux...
L'incompréhension devant la suspension de l'éco-taxe décidée par le gouvernement après quelques manifestations auto proclamées révoltes, "pourquoi ne pas les imiter puisque ça marche".
La difficulté de trouver des thèmes de négociations porteurs d'avancées sociales. Non seulement il n'y a rien a négocier mais en plus "il faudrait négocier le remboursement d'une partie de sa paye!".
Je ne suis pas sûr que les directions politiques ou d'entreprises soient conscientes du désarroi de celles et ceux qui sont chargés de canaliser les mécontentements.
Les grands dirigeants syndicaux, Laurent BERGER et Thierry LEPAON, partagent la même analyse: ça peut partir en vrille. Ils ont ainsi décidé d'essayer de reprendre la main en orientant tous ces mécontentements vers des objectifs négociables. Mais comment passer au 20 h, sans saccager, sans bloquer l'économie peut être en réveil? Au passage, je remarque que les organisations patronales sont beaucoup moins responsables. Le MEDEF n'a t'il pas soutenu les bonnets rouges? Ne demande t'il pas 3 points de TVA supplémentaires quand les artisans et les agriculteurs exigent une baisse.
Au moment ou les syndicalistes cherchent des interlocuteurs, ou les responsables RH attendent des mandats de négociation, nos décideurs seront-ils au rendez vous ?
Si l'annonce d'une remise à plat de la fiscalité offre un peu de répit, ce n'est pas suffisant pour alimenter le dialogue social. La nature à horreur du vide, 2014 exige un agenda social qui permette de retrouver des espaces de négociations. Nous connaissons les sujets porteurs: rémunération globale dont l'épargne retraite, les complémentaires santé, mais aussi l'aide au logement, la conciliation vie professionnelle et familiale notamment avec la réforme des rythmes scolaires, la formation qualifiante et la soutenabilité du travail. Voilà des thèmes partagés par les négociateurs sociaux de terrain. Donnons leur du grain à moudre.
05:15 Publié dans A lire, Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiscalité
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