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28/11/2013

Laurent Berger : Nous sommes face à une crise des responsabilités

Qui visez-vous, quand vous parlez d'une crise des responsabilités ?

Je parle des syndicats lorsqu'ils manifestent sans faire de propositions, sans se tourner vers l'avenir. Je parle du patronat qui ne met jamais en cause la responsabilité d'aucun chef d'entreprise, qui affirme que la fiscalité est responsable de tous les malheurs du pays et qui refuse de considérer que le dialogue social puisse être facteur de compétitivité. Je parle de l'opposition qui fait des commentaires à la petite semaine mais ne prépare pas grand-chose. Je parle du gouvernement qui non seulement ne fixe pas le cap mais sonne lui-même la charge contre le «ras-le-bol fiscal ». Chacun essaie de refiler le mistigri à son voisin et au final les citoyens se laissent berner par le populisme, comme on le voit en Bretagne ou avec la montée du FN.

Avez-vous des reproches précis à faire à Pierre Gattaz, le patron du Medef ?

Je ne m'en prends jamais personnellement à quelqu'un. Mais le patronat ne peut pas tomber dans une logique poujadiste et distribuer des cartons jaunes ou rouges. Cela dresse les uns contre les autres. Le discours qui s'en tient à la baisse des charges est dangereux, car il donne le sentiment que la compétitivité est seulement une question de coût du travail. C'est faux -et le Medef l'a dit avec nous, c'est ce qui a abouti au rapport Gallois. En outre, oui, il y a une fiscalité sur les entreprises et nous avons toujours été prêts à en débattre, mais s'est-elle forcément accrue par rapport aux ménages ? Je n'en suis pas sûr.

Extrait d’un interview par le journal "l’Opinion "

09:20 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laurent berger

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