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06/11/2013

Bretagne. En un combat douteux

La révolte bretonne est un combat sans issue et dangereux pour la démocratie. Nous connaissons les problèmes des agriculteurs bretons élevant en batteries des milliers de poulets, canards…pour fournir, au jour près, sous peine de sanctions, les chaines de découpe des grands groupes agro alimentaires.

J’ai dénoncé dans ce blog, la concurrence déloyale des allemands qui font travailler dans leurs abattoirs des malheureux pour 4 euros de l’heure, voire moins (beau modèle social que cette Allemagne !). Mais voilà, je ne me retrouve absolument pas dans les objectifs et les moyens d’actions de la révolte des bonnets rouges.

Bonnets rouges : cette référence historique est déjà loin d’être neutre.


Il s’agit de « la révolte du papier timbré » des printemps et été 1675 pour s’opposer à plusieurs taxes sur les actes administratifs décidées par le pouvoir central de Louis XIV. Cette référence d’un combat anti fiscalité contre l’Etat central alors en construction, est aujourd’hui teinté d’un relent poujadiste, il est vrai attisé par les erreurs imbéciles des penseurs de Bercy. Ce sont ces mêmes manifestants qui réclament plus d’Etat, plus de subventions nationales et européennes, pour aider la filière agro bretonne. Ils revendiquent un plan Marshal pour la Bretagne, mais refusent d’envisager son financement.
Penser que l’on sortira de cette crise sans réformer la fiscalité est irresponsable, la fiscalité écologique est aujourd’hui urgente – et encore plus pour la Bretagne victime de son agriculture intensive.

S’il n’est pas étonnant de compter parmi les organisateurs des représentants de Medef (version GATTAZ zéro taxe) ou de FO (fidèle du statu quo), toujours prêts à relayer des discours simplistes, la présence de la FNSEA interroge notamment sur le rôle joué par les autonomistes. Ajoutons la culture des démonstrations revendicatives paysannes à cet attelage hétéroclite et nous avons ce spectacle navrant de destructions de biens publics qu’il faudra payer par…l’impôt ! Le Medef, la FNSEA, FO, les groupes extrémistes et régionalistes portant ces fameux bonnets rouges sont des irresponsables.

Ce combat est sans issue parce qu’il est porté par des organisations aux intérêts diamétralement opposés. Qui peut croire en la sincère solidarité entre l’employeur de l’agroalimentaire, l’agriculteur pressurisé par les contraintes tarifaires de ces mêmes employeurs et le salarié de GAD ou de DOUX licenciés par leur employeur ? Ce collectif ne peut évidemment pas se mettre d’accord sur des objectifs communs et encore moins négociables. D’où ce combat contre les portiques (au passage, quelle stupide idée) et plus largement contre l’éco taxe décidée par SARKOZY et BORLOO suite au Grenelle de l’environnement.

Cette révolte (comme toutes les révoltes) est dangereuse pour la démocratie, parce qu’elle est sans issue, mais surtout parce qu’elle se développe à un moment où notre démocratie est très fragile. Comment ne pas voir la montée de tous les populismes, des exclusions sans discernement, des soirées électorales sordides et tout cela dans un contexte géopolitique où notre pays est engagé dans un combat difficile contre le terrorisme et les fanatismes.

NON ! C’est un devoir de dénoncer ce combat irresponsable d’une minorité de bretons. Le démocrate, le syndicaliste que je suis est à des années lumières des valeurs défendues par les bonnets rouges.

18:59 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bonnet rouge

Commentaires

Je ne crois pas que le probleme soit breton pas plus que l ecotaxe ne le soit plus il y a evidement un probleme de forme et de timming qui est mauvais . Et dont le gouvernement devait tenir compte .
c est aussi ca la politique ! Ton article me fait penser a 1789 louis XIV n etait ni pire que le précedent plutot moins meme il en a qd meme perdu la tete faute d avoir pris a temps la mesure de ce se passait . ouvrant aussi une periode de tous les excés !
Ce n est pas davantage la gauche qui est fustige mais la droite et la gauche ensemble sur fond d incapacité et de scandales politiques renforcé par un sentiment d une intelligentia parisienne et europeenne de plus en plus decales des realités et des preoccupations des gens sur le terrain jeunes et seniors en tete mais qui dira le cynisme qu il faut pour maintenir un macon jusque 62 ans sur son echaffaudage alors qu il sera probablementsans emploi vers 53 ans et que son esperance de vie est de 7 ans inferieur a celle d un employé !! penibilite la derniere loi de retraite me fait gagner 3 mois en stage de reconversion une plaisanterie ..... l ecotaxe devait affecte les camions etrangers transitant chez nous c etait bien mais comme on peut pas les mettre sur nos autoroutes privatisées c est les boucles locales qui la supporteront ...... j en ai d autre comme ca .... les solidarités ca s organise ca ne se decrete pas le risque evident de la revolte c est d abord le front national mais franchement on voudrait qu il passe on ferait pas autrement


e courcier artisan plutot social plutot de gauche

Écrit par : courcier | 24/11/2013

Un projet en Picardie qui relève d'une agriculture intensive que beaucoup de citoyens ne veulent plus. à combattre. amicalement

Écrit par : THERRY | 25/11/2013

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