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27/09/2013

Réflexions sur ce que sont devenues les rentrées sociales

Depuis 15 ans, les rentrées ne sont plus ce qu’elles étaient. Avant (1990) c’était simple, fin août les cheminots appelaient à « une journée de grève et de mobilisation » pour la mi-septembre, et toutes les professions les rejoignaient. La première revendication était immuablement « l’augmentation du pouvoir d’achat ».

Ces temps sont révolus, les cheminots ne représentent plus l’aristocratie ouvrière, les journées d’actions syndicales « presse bouton » ne marchent plus… les crises sont passées par là.


Depuis 1992, les retraites sont devenues le problème social le plus anxiogène de notre pays. Depuis 1995 et la réforme de l’assurance maladie, le « trou » de la sécu n’a jamais été comblé. Depuis les années 2000, la question de la dette publique est venue nous rappeler que s’en était fini de vivre à crédit.
Un seul sujet reste d’actualité, c’est celui du chômage massif.

Ainsi, en septembre 2013, il n’y aura pas de grandes manifestations et encore moins de journées de grève, le mécontentement est pourtant toujours aussi fort mais les salariés ont compris que l’Etat Providence n’existait plus et qu’il ne servait plus à rien de crier le nom du Premier Ministre dans les rues.

Une autre évolution très positive, le fait que les syndicats réformistes sont aujourd’hui majoritaires dans le salariat. Ces syndicats ont signé, en début d’année, l’accord sur la compétitivité de nos entreprises. Un accord historique. Ils ont intégré les exigences économiques.

Quant à la réforme des retraites, le gouvernement a eu l’adresse politique de puiser dans les propositions CFDT et d’entendre les craintes patronales sur le coût du travail. De nombreuses catégories de salariés comme les temps partiels, les mères de famille, les étudiants, les travaux pénibles vont « bénéficier » de mesures de justice sociale.

Alors, foin de nostalgie, à cette rentrée, notre pays est prêt à comprendre que tout ne viendra plus de la croissance, que l’adaptation de notre système social est devenue une obligation permanente. Il faut arrêter de parler de la crise quand celle ci dure depuis les années 70, nos sociétés sont en perpétuelles évolutions. La transition énergétique est la prochaine de ces évolutions.
Reste à inventer une nouvelle conception de l’emploi….mais cela n’est pas à l’ordre du jour de cette rentrée, et pourtant.

article paru dans Autrement Dit

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