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01/08/2013

Sortir des représentations

Clairement ce n'était pas les résultats attendus. L'image renvoyée de longue date était simple :

La CGT est, et de loin l'organisation syndicale du privé
La CFTC va disparaître, en dessous des 8%
La CGC sera « représentative » au sens juridique, mais elle n'est pas vraiment légitime hors de l’encadrement.
Les réformistes : CFDT, CFTC, CGC sont minoritaires, l'accord signé est donc totalement contestable d’un point de vue juridique et de principe.


Le fait que la CFDT soit à égalité avec la CGT (voire même devant si l'on fait abstraction des
grandes entreprises publiques qui figurent dans la compilation du secteur privé avec EDF et la
SNCF par exemple), le poids a plus de 9% de la CGC et de la CFTC ne correspondent pas à l'image habituellement renvoyée à l'écran et dans les commentaires ; mais pourquoi donc ?

D'un point de vue factuel il faut noter que pour la première fois nous parlons de tous les salariés, y compris ceux qui travaillent dans les moins de 10, y compris les agricoles (incluant
énormément de TPE), y compris les entreprises de moins de 50 ou il n'y a pas de CE. Jusqu'à ce jour les comparaisons disponibles ne parlaient au mieux que des CE qui ne concernent que la moitié des salariés, ou encore des prud'hommes qui d'une manière théorique les concernent tous ; mais cette élection, étant hors entreprises, a un taux de participation très faible : En fait les salariés des grandes entreprises (qui ont rarement besoin des prud'hommes) vont voter, les autres non. Cette élection a de ce fait un côté « audience politique » sans grand lien avec la réalité de l'existence syndicale et de l'implantation. Le syndicalisme n’est pas une « idée », a un sens par son implantation, son activité au quotidien, ses résultats obtenus par des représentants, des hommes et des femmes, une étiquette affichée, des orientations...

Concernant les élections « hors entreprise » et la représentativité supposée qui en sortirait, il
faut également se rappeler des élections « Sécurité sociale » de 1983.

Les mythes et les représentations ont aussi la vie dure : Le « vrai syndicalisme » dans les milieux bien pensant de la « vraie gauche », du commentateur « éclairé », mais aussi d'une frange non négligeable du « patronat réel », (plus particulièrement la frange la plus dure), c'est un casque EDF, un cheminot forcément « en colère », une manifestation de la dernière chance qui dit « on ira jusqu'au bout », si possible avec un peu de casse.....Bref des rendez-vous de révolte qui disent non et dont les exemples relèvent très souvent des grandes entreprises. Sur les grandes entreprises d'ailleurs, cette vieille croyance trop souvent partagée à la vie dure : Les Ressources Humaines dans une PME (et donc les relations sociales, la représentation) ne peuvent être que la déclinaison de ce qui se passe dans une grande entreprise.

Cette vision des équilibres, ne sont que l'une des formes de la représentation d'un syndicalisme forcément massif du 19ème siècles (….des salariés en fait très peu nombreux) et des raccourcis de 1936 ou tout le monde était forcément syndiqué ; contrairement à une idée reçue, les nombreux conflits de 68 et des années suivantes n'ont pas eu de traduction parallèle en taux de syndicalisation.
Méfions nous des simplifications.

04:38 Publié dans Représentativité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : r812

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