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15/02/2012

Le syndicat ne doit pas s’engager pour un candidat

Je suis un inconditionnel de l’indépendance syndicale.

Pour moi, un syndicat n’est ni de droite ni de gauche.

Réduire le syndicalisme à la gauche, c’est de fait, exclure la moitié du salariat.
Militant, puis responsable de la CFDT, j’ai milité avec d’autres pour que le syndicat n’appelle plus à voter pour qui que ce soit aux élections politiques.


«Ni neutre, ni partisan » est toujours la formule employée par la CFDT. Le combat pour l’indépendance syndicale ne sera jamais totalement gagné car les pressions sont fortes.
La « détestation » de certains responsables politiques auprès des militants conduit ceux ci à demander une prise de positions de leur leader.

Le syndicat doit être intransigeant sur le respect des règles d’indépendance, notamment celle de non cumul entre mandats syndicaux et politiques.

Cela ne veut pas dire qu’un syndicat soit neutre, le rôle d’un syndicat est de prendre position sur tous les sujets sur lesquels il souhaite en toute liberté s’exprimer. Il est normal que les syndicats écrivent aux candidats pour leur faire connaître leurs positions sur tel ou tel sujet, ils sont dans leur rôle de « représentants » des salariés. Il est aussi de leur responsabilité syndicale de demander aux salariés de respecter le droit de vote en luttant contre l’abstention.

C’est pourquoi, l’attitude de Bernard Thibault consistant à « rendre visite » au siège du candidat du Front de gauche ou l’invitation très orchestrée (applaudimètre à l’appui) de Mélanchon au meeting de la CGT à Bercy ne contribue pas, pour moi, à l’amélioration de l’image du syndicalisme.

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