Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Je ne décolère pas d’assister, année par année, à ce gâchis humain, social et économique !
Je suis trésorier des Ecoles de la 2ème chance du Grand Lille (Lille-Roubaix-Armentières-Saint Omer) et dans toutes ces écoles je côtoie ces jeunes, tous décrochés par notre système scolaire, capable de former ce que les Comités de Direction appellent les « hauts potentiels » et en même temps de jeter à la poubelle (car c’est bien ainsi que je vis la situation de ces jeunes) des jeunes qui sont pleins d’énergie, bourrés de bon sens, plus lucides sur la vie que beaucoup de décideurs et même bien plus entreprenants que l’on peut le penser. Mais ces jeunes, sans formation, sans qualification, sans emploi, sans projet n’ont pas eu de chance, en tout cas je suis certain, que tous à un moment donné de leur vie et souvent très tôt ont eu la malchance de tomber sur un barreau pourri de l’échelle sociale et leur dégringolade a inexorablement commencé.

Je fais donc parti de ces bénévoles de droite et de gauche, patrons ou salariés qui se mobilisent pour aider ces jeunes motivés à s’en sortir.

A ce titre, je participe aux entretiens d’embauche des salariés des E2C. Nous recherchons des femmes et des hommes, souvent déjà au travail, prêts à s’engager avec passion avec nous.
Nous sommes très exigeants sur leur connaissance réelle de ce que la techno structure appelle les publics en grandes difficultés mais aussi le monde de l’entreprise.

Aussi quand je vois le Rectorat recruter par concours, déjà je m’interroge car je ne vois pas les Ecoles de la 2ème chance recruter par concours.

Mais quand le même Rectorat délègue à Pole Emploi la sélection des enseignants remplaçants cela exige des explications. Je ne suis pas contre du tout de mettre les offres d’emploi de l’Education Nationale dans les fichiers de Pôle Emploi, j’y suis même plutôt favorable mais à une condition, que ces personnes recrutées aient accès à une formation spécialisée, qu’elles soient accompagnées tout au long de leur professionnalisation, qu’elles travaillent en équipe et surtout qu’elles soient soutenues par leur hiérarchie, c’est ce que nous faisons dans les Ecoles de la 2ème chance.

Sachez aussi que le problème est si grave et si difficile que nous réfléchissons à un système de « prépa » pour celles et ceux qui aujourd’hui ne peuvent même pas intégrer nos écoles.

Par ailleurs, au CESER avec un employeur et un enseignant je travaille pour organiser une réflexion sur l’Ecole de la Première Chance car l’école actuelle ne mérite pas cette appellation et cela ne s’arrange malheureusement pas.