140247

12/10/2010

20h. Analyse à chaud

Le pire des scénarios serait un blocage gouvernemental.

Les manifestations de ce jour ont été très suivies. J’en reviens, comme le 7 septembre j’ai senti cette puissante volonté de ne pas baisser les bras de « continuer le combat » comme me disaient les militants syndicaux.


Soyons clairs il n’y a aujourd’hui aucun scénario crédible de sortie de crise.

Le seul scénario aujourd’hui martelé est celui du blocage gouvernemental. Or tous les ingrédients sont là pour provoquer un nouveau durcissement de la mobilisation sociale : solidité de l’unité intersyndicale, manifestations monstres et festives, entrée pacifique des jeunes dans les manifs, sentiments profonds d’injustice et de brutalité…Je connais bien la « gestion » des conflits sociaux, j’ai rarement connu un tel face à face, un tel bras de fer entre un pouvoir aussi personnalisé, désavoué ou tout simplement incompris et une intersyndicale aussi sûre d’elle-même et remarquablement maitrisée par la CGT et la CFDT.

Souvenons nous du scepticisme de l’été sur les journées d’action à répétition puis sur celle du samedi et que penser de l’efficacité du sabotage organisé par le gouvernement pour discréditer la manifestation de ce jour et pourtant la mobilisation ne faiblit pas et loin de là. J’entends aussi des commentaires sur la future politisation du conflit, je n’y crois pas un seul instant, la prochaine échéance politique est fixée en 2012, d’ici là les syndicats ne se laisseront pas déposséder de leur conflit.

En conclusion la balle est dans les pieds du Président de la République, soit il joue les machos sic Chérèque et alors s’ouvre la porte de tous les dangers, soit il prend en compte la situation sociale et réoriente sa stratégie en amendant sérieusement son projet et en s’appuyant sur des hommes encore crédibles notamment au Sénat.

Les commentaires sont fermés.