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01/11/2020

Aidons enseignants comme DRH pour cette « offensive républicaine »

Le 2 novembre les enseignants mèneront « l’offensive républicaine », mais en ont ils les moyens? Aussi simple et compréhensible que soit la devise Liberté-Egalité-Fraternité, l’enseigner n’est pas qu’un acte de formation mais de plus en plus un face à face entre un détenteur de l’autorité et l’intégrisme sous toutes ses formes.

En entreprise, les DRH sont confrontés aux mêmes situations. Depuis quelques temps en formation continue des DRH, nous intégrons des mises en situation de face à face sur des cas de contestation de la laïcité. Les RRH, par exemple, simulent un entretien entre un manager et un salarié refusant de saluer ses collègues femmes et c’est loin d’être évident de mener efficacement ce genre de face à face. L’écoute dans la fermeté, arriver très vite à exprimer le non négociable, est plus compliqué qu’il n’y parait. Or, il n’est plus question de cacher l’entrée du fait religieux dans la sphère professionnelle. Nous avons vu un catéchiste obtenir son mercredi pour ses activités religieuses ou des autorisations d’absence pour un pèlerinage, l’entreprise ne doit pas accepter ce type de justification, une demande de congés dénuée de toute explication suffit, autrement il faut la refuser.

Seuls 6% des enseignants en poste auraient reçu une formation à la laïcité, d’après JP OBIN ex-inspecteur général de l’éducation nationale. Ça veut déjà dire que cette formation existe tout comme le vade-mecum pour gérer ces situations, malheureusement les intéressés ne le savent pas.
La coéducation est officiellement reconnue, pourquoi laisserions nous les enseignants seuls pour enseigner. L’école payent au prix fort des dizaines d’années où l’enseignant refusait de parler de sa pédagogie avec les parents ou avec les élèves jeunes adultes. L’école de la confiance si chère au ministre, nous en sommes loin.

Reconnaissons que nous demandons beaucoup à l’école, beaucoup trop. Nous devons aider les enseignants en participant, nous les citoyens, à l’acte de formation. La laïcité serait mieux comprise si des non enseignants venaient en parler très concrètement et partager la difficulté. Pour avoir proposé nos services, force est de constater que l’école ouverte reste un vœux pieux.

Un dernier mot sur la responsabilité de Facebook, Twitter... mais aussi du laxisme des politiques, notamment européens, sur la non régulation des contenus. Les parents et grands parents le savent, c’est pour nos jeunes une source de harcèlements permanents, de posts cruels, un repère de faux amis, distillateur de mensonges, terrain de chasse des prédateurs en tous genres... qu’attendons nous pour agir. Nous parlons de défendre la République et nous la laissons aux mains de ses ennemis. Les solutions existent et arrêtons de prétexter la liberté d’expression pour maintenir ce haut parleur de la haine, ce réceptacle de toutes les lâchetés.

Karine TUIL, romancière, écrit « les réseaux sociaux révèlent le pire de nous-mêmes ». Le pire serait de continuer ainsi et c’est parti pour.

19:56 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : samuel paty