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21/12/2018

Rappel méthodologique avant la consultation décentralisée

A situation inédite, réponse inédite. Prenant avec des pincettes la proposition de Laurent BERGER d’organiser une concertation liant social et transition énergétique, le gouvernement a proposé « une grande concertation décentralisée » mêlant tous les acteurs possibles et imaginables.
Proposons un peu de méthode et de clarification tout en acceptant qu’à situation et réponse inédites on ne peut reprendre tels quels les habituels rituels du dialogue social. Clarifions donc autant que faire se peut.

« Concertation » et négociation se différencient par la notion de responsabilité des acteurs. Pour négocier il faut être au moins deux capables d’apposer une signature au bas d’un accord. La concertation n’implique que celui qui convoque à la discussion. Dans le cas présent si le gouvernement engage la concertation c’est qu’il existe des marges de manœuvre, c’est qu’il est prêt à reprendre des propositions de ses interlocuteurs. Est ce le cas?

Concertation « décentralisée ». Pour engager une concertation décentralisée le national doit mettre quelque chose sur la table. Autrement dit, si le gouvernement ne fait pas un geste personne n’en fera au local.
- « Décentralisée » oui, mais quel est le niveau de la décentralisation et y a t’il à ce niveau des acteurs légitimes et responsables.
- Comment concerter sur le pouvoir d’achat de manière décentralisée quand les rémunérations se négocient dans les branches professionnelles et les entreprises.

La légitimité d’acteurs aussi différents que l’Etat, les élus, les partenaires sociaux, les associations voire les gilets jaunes... c’est un empilement de légitimités différentes. Dans ces conditions, la définition des règles du jeu et du rôle de chacun est un préalable.

Tous les corps intermédiaires ont été malmenés ces 18 derniers mois, les appeler à la rescousse pour calmer le jeu nécessite quelques bilatérales pour tenter de lever quelques frustrations.

Il serait bon de sérier les sujets soumis à la concertation. Serait t’il possible de se limiter à des sujets locaux à des solutions opérationnelles.

Vu les difficultés de la tâche réfléchir à une « mesore « -meilleure solution de rechange- si la concertation échouait.

La problématique du pouvoir d’achat sera au menu de la concertation. Y a t’il des marges de manœuvre locales? Le patronat ne pourra échapper à l’interpellation des syndicats, attention aux jeux de rôle stériles.

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